2009
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jean-Guillaume Sahuc et al., « Une estimation de la cible implicite d’inflation dans la zone euro », Revue française d'économie, ID : 10.3406/rfeco.2009.1728
Le taux d'inflation dans l’ensemble des pays qui constituent la zone euro a fortement diminué au cours des années 1980. Durant cette période, le taux de chômage a significativement augmenté et l'activité économique a notablement ralenti dans la zone. Les variations de la cible implicite d’inflation des banques centrales, assimilées aux mouvements de basse fréquence de l’inflation, sont potentiellement un facteur d’explication de ces évolutions. Afin d’éclairer cette question, cette étude propose d’estimer les évolutions dynamiques de la cible implicite d’inflation dans la zone euro au cours de la période 1970(1)-2004(4) à l’aide d’une petite maquette macroéconométrique. Cette cible implicite d’inflation, inobservée de l’économiste, est identifiée à l’aide d’un ensemble minimal de restrictions théoriques : (i) la cible implicite d’inflation suit un processus non stationnaire (ii) l’inflation est un phénomène exclusivement monétaire à long terme et (iii) les variations de la cible implicite d’inflation n’ont pas d’effet réel à long terme. Le modèle est estimé de façon à reproduire le taux de croissance du PIB, la variation de l’inflation et le taux d’intérêt réel ex post. Les résultats principaux qui se dégagent de l’analyse empirique sont les suivants : (i) les chocs sur la cible implicite d’inflation expliquent l’essentiel des fluctuations des variables nominales, même à court terme ; (ii) leurs effets réels à court terme transitent par l’inertie du taux d’intérêt nominal et la forte hausse du taux d’intérêt réel qui en découle ; (iii) en dépit de cela, ces chocs n’affectent que modestement la dynamique du PIB.