1995
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Germain Sicard, « L'offensive de laïcisation de 1870-1871 », Revue d'histoire de l'Église de France, ID : 10.3406/rhef.1995.1172
G. Sigard : L'offensive de laïcisation de 1870-1871. — R.H É.F., t. LXXXI, 1995, p. 35-46. Depuis la Révolution française, les hommes de gauche, politiques et enseignants, entendent former de « bons citoyens » par un enseignement public, laïque et républicain. Ils suspectent enseignement catholique et libertés scolaires. À la suite de la chute du Second Empire, le « gouvernement provisoire » républicain nomme des « commissions municipales » composées de républicains « avancés », qui s'empressent, à Pans, à Lyon, dans leurs banlieues, et en Roussillon, d'expulser de leurs écoles les instituteurs congréganistes et de les remplacer par des laïcs. Ces mesures illégales sont rapportées par le gouvernement Thiers, mais à Lyon et en Roussillon, les municipalités de gauche résistent plusieurs années, refusant de restituer les écoles à leurs légitimes propriétaires, les frères des Écoles chrétiennes. Cette résistance laïque prépare la laïcisation générale de l'enseignement primaire, qui sera accomplie par Jules Ferry à partir de 1879. De la Révolution à nos jours, la laïcité, au sens d'exclusion du « religieux », constitue le ciment de la gauche française.