1980
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Jacques-Numa Lambert, « La divinité du mont Bégo (Alpes-Maritimes). Première approche d’après l’histoire comparée des religions », Revue de l'histoire des religions, ID : 10.3406/rhr.1980.4991
Les gravures rupestres du mont Bégo, remontant à l'âge de Bronze, semblent bien évoquer le « dieu d'eau » de la cosmogonie dogon, tel que nous l'a révélé Marcel Griaule, descendant du ciel sur la terre dans une arche où il amenait tout ce qui vit, ainsi que les diverses techniques nécessaires à la survie des hommes, qu'il allait leur enseigner par la parole, notamment l'agriculture. Il se manifeste ici comme un dieu-taureau qui est en même temps un dieu-poignard, cet exemple sans égal d'hoplolâtrie se laissant ramener à un culte primitif de la pierre et de la montagne. Les âmes des défunts venaient lui demander, comme à la montagne dominant au nord le pays dogon, la provision d'eau requise pour leur long voyage dans l'au-delà et saint Michel, traditionnel patron du comté de Nice, indique assez que son prédécesseur païen s'anthropomorphisa dans le Mercure gaulois : dieu psychopompe, assumant aussi bien l'aspect guerrier de Mars ou d'Hercule ("Ogmios"), il restait une divinité de l'eau et du rocher, porteur de la « parole », inventeur de l'écriture celtique ("ogam").