1986
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Rodney H. Hilton, « Les tribunaux royaux », Études rurales, ID : 10.3406/rural.1986.3151
Dans la mesure où les paysans constituaient la grande majorité de la population, leur présence était fréquente dans les procès pour causes criminelles (meurtres, violences graves, vols au-dessus d'une certaine valeur). Par contre elle était beaucoup moins ordinaire dans les procès pour causes civiles (litiges à propos de terre, dettes, ruptures de contrat). En effet, déjà au XlIIe siècle, les procédures juridiques étaient très coûteuses et même les plus aisés des paysans ne pouvaient assumer seuls les frais d'un procès. Il arrivait cependant qu'ils fassent bourse commune pour engager des hommes de loi qui portent devant les tribunaux royaux leur cause et la défendent contre leur seigneur. Ce type de procédure était en général engagé pour des questions de liberté de statut ou de tenure, des demandes excessives de redevances ou de corvées,, des empiétements sur des droits collectifs. Après la Peste Noire, les membres de la gentry locale (county gentry) sont établis dans les fonctions de juges de Paix et traitent non seulement des affaires d'ordre public mais aussi du contrôle économique (réglementation des salaires, des prix et des mesures). La Révolte de 1381 montra clairement l'hostilité de la paysannerie à leur encontre. Les procédures juridiques paraissaient alors perverties pour servir les intérêts des grands contre les faibles, des riches contre les pauvres.