2002
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Isabelle Delcambre et al., « Le rapport à l’écriture d’étudiants en licence et maîtrise : première approche », Spirale - Revue de recherches en éducation, ID : 10.3406/spira.2002.1437
L’analyse d’entretiens sur la conception de l’écriture et les relations aux savoirs d’étudiants avancés a mis en évidence qu’ils définissent majoritairement l’écriture comme un phénomène de transcription de la pensée. Pour eux, elle est caractérisée par des opérations d’assemblage des mots ou des idées, de construction d’un plan, par des mouvements d’expansion ou de réduction. Ce modèle empirique trouve son idéal dans l’écriture littéraire, conçue comme harmonie entre pensée et écriture, liée à l’inspiration et manifestée par le style. Pour les étudiants, l’écriture théorique est assimilée à l’écriture littéraire, ce qui la rend pratiquement inaccessible. Une conception de l’écriture comme construction de la pensée est très minoritaire. De même, les opérations de réécriture sont peu souvent évoquées spontanément. Les problèmes de mise en scène du sujet écrivant (je/ vous/ on) sont soumis à des normes senties comme arbitraires. Enfin, écrire, pour ces étudiants avancés, c’est prohiber l’expression du doute, dans une recherche de l’objectivité et de la neutralité. Cette recherche souligne (et interroge) les relations entre les modes d’enseignement du supérieur et du secondaire dans la construction d’images des textes théoriques, de l’écriture épistémique et de soi comme scripteur apprenti.