Les grands estuaires français : organisation, aménagement, environnement

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2005

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Philippe Fournet, « Les grands estuaires français : organisation, aménagement, environnement », Travaux du Laboratoire de Géographie Physique Appliquée, ID : 10.3406/tlgpa.2005.1028


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Résumé Fr

Parties terminales des vallées fluviales en forme d'entonnoir évasé vers l'embouchure, hydrosystèmes originaux animés par le va et vient des marées, espaces de sédimentation à l'origine de terres basses ripuaires et insulaires, les estuaires ont été perçus très tôt par les sociétés humaines comme des ouvertures sur les eaux côtières et lointaines susceptibles de dynamiser le commerce local et régional. Malgré des échelles contrastées, les estuaires français de la Manche et de l'Atlantique ont généré, parfois dès le Moyen-Âge, le plus souvent à l'époque moderne, des activités maritimes variées, sources d'enrichissement pour des villes-ports en position de fond d'estuaire (Rouen, Nantes, Bordeaux...) qui se sont dotées d'un patrimoine architectural et urbanistique de grande qualité, aujourd'hui réhabilité et présentant un grand intérêt culturel et touristique. A partir de la fin du XIXème siècle et tout au long du XXème siècle, dans un souci constant d'adaptation aux mutations techniques des navires de mer et des modes de conditionnement du fret, les autorités portuaires se sont ingéniées à aménager les estuaires (Seine, Loire, Gironde...) en approfondissant les chenaux de navigation, en endiguant et en poldérisant les marais bordiers pour y implanter des avant-ports équipés de terminaux spécialisés mais aussi de ZIP et de plates-formes logistiques en relation avec de vastes hinterlands. Tous ces travaux ont entraîné une artificialisation croissante de ces espaces au préjudice des écosystèmes et des activités traditionnelles, l'objectif étant d'accroître les performances et donc la productivité des établissements portuaires dans un contexte national et international de plus en plus concurrentiel. Néanmoins, depuis une bonne vingtaine d'années, sous la pression des associations de protecteurs de la nature et d'usagers, les autorités portuaires et les élus ont pris conscience de la valeur du capital écologique estuarien et intègrent désormais la dimension environnementale et paysagère dans les programmes d'extension industrialo-portuaire et de développement local.

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