Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1777-09-18

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Date

18 septembre 1777

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CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes


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Botanique


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Antoine Gouan et al., « Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1777-09-18 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.5ad14691


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[fol. 198] Montpellier 18 septembre. [1777 ?] C’est bien malgré moi, mon cher ami, que j’ai un peu interrompu notre correspondance depuis un an, malgré tout que peut l’honneur et la tranquillité, malgré toutes les prévenances, sollicitations et les sacrifices, je ne puis encore venir à bout de fléchir un corps dont les membres conviennent pourtant des services rendus par un membre qui leur a causé un tort pécuniaire. De retour de Paris, ma famille a tout offert, tout abandonné. L’arrêt du conseil que j’obtins irrita cette compagnie au point qu’elle se refusa à toutes propositions. Son commissaire député à Toulouse a obtenu un décret en septembre dernier. J’arrive ici et ma famille fit les mêmes sacrifices et en la forme que les commissaires chargés par la compagnie nous ont dicté et tracé mot à mot. Nous leur avons tout offert, tout abandonné voilà trois mois entiers depuis cette cession qu’ils ont en leur main, sauf que nous sachions quel sera le résultat de tout ce que nous avons fait et offert. Il est vrai que l’on n’a pas fait signifier le décret. Je crains que l’on n’attende le retour du Parlement après Noël pour parler aux semestres généraux de la cour des aides de nos propositions et ce sera la manière dont cette affaire sera rapportée aux semestres par les commissaires qui fera qu’on nous laissera en paix ou qu’on ira poursuivre au Parlement. On voit trop que la haine de quelques uns est le motif dont ils se servent pour accabler un vieillard et une famille et font servir de prétexte l’honneur et l’intérêt de leur compagnie. Enfin, la Providence a des secrets impénétrables auxquels il faut se soumettre, surtout lorsqu’on n’a aucun reproche à se faire et qu’on à tout employé pour finir [fol. 198v] mon petit jardin a bien souffert de mon absence. Je n’ai vu fleurir aucune des Liliacées du Cap et de l’Inde. Actu, je vois en fleur la belle Aletris capensis que Lemonnier me donne à Versailles. Vous savez ce que j’ai envoyé en plantes et graines à M. Baux. Les vôtres ont-elles levé. J’ai eu deux sensitives. J’ai deux gingembres mais qui n’ont pas fleuri. J’ai les cinq rubarbes. Mon café a beaucoup souffert. Je n’ai point vu fleurir depuis 10 ans la Ferraria qui a si bien fleuri chez votre ami Baux cette année. Je cultive quelques plantes potagères rares, céleri rose, choux, navet d’Espagne. Pouvez-vous me donner des graines d’aubergine. On me dit qu’à Nîmes elles sont plus belles qu’ici. Je les essaierai. M. Baux peut être en aura. J’ai aussi le melon blanc de Cavaillon, originaire de Malte. Je voudrais sacrifier ces quinze jours de vacances à examiner une bonne pacotille de cistes et de saules. Pourriez-vous me faire le plaisir de m’envoyer ces deux genres de votre herbier. Je vous les enverrai soigneusement par une commodité assurée et sans aucun dommage. J’y joindrai tout qui sera de reste et que vous n’aurez pas dans votre herbier. J’ai aussi beaucoup d’Astragelus du corollaire de Tournefort qui sont nouveaux et intéressants. Brufuière, cet élève qui avait été dans l’Inde avec M. de Herguelen devait vous écrire pour vous prier de lui prêter Plukenet. Je me joins à lui car j’en aurai pareillement besoin. Je vous apprends que Dombey, ce grand garçon qui avait couru avec moi les Pyrénées, va partir pour le Mexique, Amérique et celui-là ne viendra pas les mains vides. Il est après à arranger son voyage, le ministre [fol. 199] lui fait la pension ordinaire de cent louis ou environ. J’attends avec impatience de vos chères nouvelles. Je suis tout à vous pour la vie et votre bon ami. Gouan [fol. 199v] A Monsieur Monsieur Séguier A Nîmes Cité : Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec (1734-1797), officier de Marine.

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