20 janvier 2023
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2534-7683
CC BY-NC-SA 3.0 FR , info:eu-repo/semantics/openAccess
Myriam Tsimbidy, « Pleurer du « funeste enlèvement du roi » ou rire du « rapt à la mazarine » », Pratiques et formes littéraires, ID : 10.35562/pfl.492
Peut-on rire de l’enlèvement du roi en 1649 ? Pour répondre à cette question nous posons l’hypothèse que rire de l’actualité s’inscrit en réaction, et qu’il est d’autant plus « fort » que la tension est violente. Cette dernière, liée à l’inquiétude et la peur des Parisiens, peut se mesurer à la rapidité et l’abondance des libelles publiés dès le 6 janvier, le lendemain de la fuite de la cour à Saint-Germain. Les dures données climatiques – la Seine a débordé –, les prophéties menaçantes et les motifs dramatiques et eschatologiques propres à effrayer les peuples permettent d’apprécier les jeux de reprises et de contrepoints des textes parodiques. Ainsi « rire de l’actualité » dans le cas de cet enlèvement est une manière de jouer avec les mots et les peurs. C’est un rire traumatique et exutoire qui traduit cependant un rapport émotionnel à l’actualité ambigu.