La poésie de Guillermo Carnero, un dépaysement vers soi

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24 janvier 2023

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Catherine Guillaume, « La poésie de Guillermo Carnero, un dépaysement vers soi », Textures, ID : 10.35562/textures.258


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Dire le dedans depuis le dehors, explorer réflexivement le procès d’écriture tout en exprimant langagièrement l’intime d’une relation au monde bouleversée et bouleversante, telle est le chant de la poésie de Guillermo Carnero, l’un des plus grands poètes espagnols actuels, né à Valence en 1947, dont l’œuvre a été récompensée par de nombreux prix nationaux et internationaux. Cette poésie hybride, où s’articulent l’émotion à l’œuvre et la réflexion métapoétique, explore en une errance féconde les univers référentiels convoqués par l’auteur, qui n’établit pas de frontière entre les réalités, qu’elles soient quotidiennes ou artistiques : c’est ainsi que le poète renouvelle incessamment pour lui-même et pour son lecteur les visages du dépaysement. Remettant à chaque fois en scène la nécessaire distance propice à l’épiphanie d’un dépaysement ontologique, le poète établit de fait au fil de son œuvre spiralaire une relation dialogique entre son écriture et les beaux-arts européens, la France, l’Italie, nombre de personnages réels ou imaginaires, de symboles universels tels que l’eau et le jardin –, qui deviennent alors autant de doubles émotionnels et intellectuels, d’acteurs de la distance, qui participent de l’arborescence kaléidoscopique de son complexe rapport au monde. C’est au sein de cette errance dialogique concrétisée en un procès langagier sans cesse renouvelé que se trouve « embarqué » le lecteur qui, tout autant que le poète mais dans une temporalité dissociée qui participe elle aussi du dépaysement, explore alors son propre rapport au monde, opérant une réception signifiante du poème, dont la plurivocité et l’imbrication référentielle empêchent toute fixation univoque d’un sens figé, grâce à ce dépaysement, au déport de la culture vers soi et de soi vers le monde, dans l’omniprésence d’un regard en tension. C’est ce partage avec le lecteur que ce militant de la culture qu’est le poète Guillermo Carnero fait vivre dans cette œuvre immensément riche et ondoyante.

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