Children, Agricultural Labor, and Engagement à Temps in the 1820s Senegal River Valley

Fiche du document

Date

15 mai 2024

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2540-6647

Organisation

OpenEdition

Licences

info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/




Citer ce document

Kelly Brignac, « Children, Agricultural Labor, and Engagement à Temps in the 1820s Senegal River Valley », Esclavages & post~esclavages, ID : 10.4000/11o9p


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr Es Pt

I examine the preference for children under engagement à temps (indenture) in Senegal, especially the Senegal River Valley, in the 1820s. In the late 1810s and early 1820s, Senegal’s administrators wished to build cotton and indigo plantations in the Senegal River Valley to replace profits lost after the turbulence of the Age of Revolutions, especially the loss of colonial Haiti, which had been France’s most profitable colony. However, France’s 1817 prohibition of the slave trade signaled to administrators that they would have to obtain non-enslaved workers for the plantations they wished to build. Thus, they created rachat (redemption) and engagement à temps. Under this system, Senegal’s administrators, colonists, and habitants bought captives on African slave markets, “redeemed” the captive from slavery, then forced a fourteen-year engagement à temps contract on the individual with the promise of eventual “freedom” from servitude. Senegal’s administrators, especially Governor Jacques François Roger, prioritized obtaining children, whom they defined as anyone under the age of sixteen, for this practice because they saw children as a docile labor force which would more easily take root in the colony, especially in its nascent plantation sector. By acquiring children, Roger hoped to create highly coercible workers committed to agriculture who would not abandon the plantations after the expiration of their contracts. Using correspondence among Senegal’s administrators, I trace the reasoning behind the preference for people under the age of sixteen, in addition to the two primary mechanisms used to acquire children. The first mechanism was rachat. An examination of rachats registered at Bakel in 1825, located in the notarial archives of St Louis at the Archives nationales du Sénégal, reveals that 59.5 per cent of rachats involved people under the age of sixteen. Second, the September 28, 1822 decree that regulated engagement à temps in the colony stated that any child born to a mother working as an engagée à temps had to work for the mother’s engagiste until the age of twenty-one, the age of majority in French legislation, in exchange for the care they had received in childhood. While this group of children did not experience rachat, the law enabled administrators to take advantage of their physical labor in addition to the reproductive labor of their mothers. I argue that the abolition of the slave trade forced French administrators, colonists, and habitants in 1820s Senegal to envision new ways to build a stable laboring population for the plantation economy they hoped to build along the Senegal River; because of free labor shortages in the region, rachat and engagement à temps appeared to be a solution. Children, seen as malleable and more coercible than adults, came to be seen as a key component of this workforce because administrators and colonists hoped they would grow up to be adults loyal to the French colonial economy. I also argue that historiographical methodologies pioneered by scholars of gender and reproduction under Atlantic slavery provide a useful way of grappling with the perspectives of people forced into engagement à temps. Overall, a focus on the importance of children to engagement à temps allows us to probe the continuities that tie together slavery and the slave trade, on the one hand, and on the other, the forced labor practices proliferated alongside abolition.

J’analyse le désir d’avoir des enfants chez les personnes engagées à temps (sous indenture) au Sénégal, en particulier dans la vallée du fleuve Sénégal durant les années 1820. À la fin des années 1810 et au début de la décennie suivante, les administrateurs du Sénégal étaient partagés entre deux impératifs. D’un côté, ils souhaitaient établir des plantations de coton et d’indigo dans la vallée du fleuve Sénégal pour compenser les baisses de profits liées aux secousses de l’âge des révolutions, en particulier la perte de l’Haïti colonial, qui avait été la colonie française la plus rentable. D’un autre côté, l’interdiction par la France de la traite des esclaves en 1817 leur fit comprendre qu’ils devraient se procurer des travailleurs non asservis pour travailler dans les plantations qu’ils désiraient établir. Dès lors, ils optèrent pour le rachat et l’engagement à temps. Dans ce système, les administrateurs du Sénégal, les colons et les habitants se procuraient des captifs sur les marchés d’esclaves africains, c’est-à-dire « rachetaient » les captifs-esclaves, moyennant un engagement à temps contractuel obligatoire de quatorze ans pour chaque individu avec la promesse à terme d’un « affranchissement » de la servitude. Les administrateurs du Sénégal, en particulier le gouverneur Jacques-François Roger, avaient comme priorité de se procurer des enfants, qu’ils définissaient comme toute personne de moins de seize ans, pour cette entreprise parce qu’ils les voyaient comme une force de travail docile qui serait plus facile à enraciner dans la colonie, notamment dans le secteur naissant des plantations. En faisant l’acquisition d’enfants, Roger espérait former des travailleurs hautement disciplinables, dévoués à l’agriculture, et qui n’abandonneraient pas les plantations après l’expiration de leur contrat. En m’appuyant sur la correspondance entre les administrateurs du Sénégal, je reconstitue leur raisonnement concernant la préférence pour les personnes âgées de moins de seize ans, en plus des deux mécanismes principaux mis en place pour acheter des enfants : le rachat et l’engagement à temps. Une analyse des rachats enregistrés à Bakel en 1825, puis classés dans les archives notariales de Saint-Louis au sein des Archives nationales du Sénégal, révèle en premier lieu que 59,5 % des rachats concernaient des personnes âgées de moins de seize ans. En second lieu, le décret du 28 septembre 1822 qui réglementait l’engagement à temps dans la colonie statuait que tout enfant né d’une mère travaillant comme engagée à temps devait travailler pour l’engagiste de la mère jusqu’à l’âge de vingt et un ans, l’âge de la majorité dans la loi française, en échange du soin qu’il recevait dans l’enfance. Ces enfants n’avaient pas connu le rachat, mais la loi permettait aux administrateurs de tirer profit de leur travail physique en plus du travail de reproduction de leurs mères. Une étude de l’état civil qui contient les actes de naissance de ces enfants dans la vallée du fleuve Sénégal révèle qu’ils étaient considérés comme engagés à temps dès la naissance. Plus largement, je soutiens l’idée que l’abolition de la traite des esclaves obligea les administrateurs français, les colons et les habitants du Sénégal des années 1820 à concevoir de nouvelles façons de constituer une force de travail stable pour l’économie de la plantation qu’ils espéraient établir le long du fleuve Sénégal et, en raison des pénuries de main-d’œuvre libre dans la région, le rachat et l’engagement à temps semblaient être pour eux une solution. Les enfants, perçus comme malléables et plus disciplinables que les adultes, en vinrent à être considérés comme l’élément clé de cette force de travail, parce que les administrateurs et les colons espéraient qu’ils deviendraient des adultes loyaux à l’économie coloniale française. Plus généralement, le fait de porter l’attention sur l’importance des enfants dans le système de l’engagement à temps nous permet d’examiner les continuités qui relient esclavage et traite des esclaves d’un côté, et de l’autre, les pratiques de travail forcé qui proliféraient en parallèle de l’abolition.

Analizo el deseo de tener hijos de las personas contratadas (bajo indenture) en Senegal, en particular, en el valle del río Senegal en 1820. A finales de 1810 y a principios de la siguiente década, los administradores de Senegal se encontraban divididos entre dos imperativos. Por un lado, querían hacer plantaciones de algodón y añil en el valle del río Senegal para compensar la disminución de los beneficios por los vaivenes de la era de las revoluciones, principalmente por la pérdida de Haití, que había sido la colonia francesa más rentable. Por otro lado, la prohibición de la trata de esclavos de 1817 en Francia les hizo comprender que deberían procurarse trabajadores libres para las plantaciones que planeaban establecer. Desde entonces crearon la compra y el contrato. En ese sistema, los administradores de Senegal, los colonos y los habitantes conseguían cautivos en los mercados de esclavos africanos, es decir “compraban” cautivos esclavos mediante un compromiso por contrato obligatorio de catorce años para cada individuo con la promesa de una liberación de la servidumbre al terminarse el contrato. Los administradores de Senegal, sobre todo el gobernador Jacques-François Roger, tenían una prioridad: conseguir niños, o sea menores de dieciséis años, porque los veían como una fuerza de trabajo dócil más fácil de arraigar en la colonia, en particular, en el incipiente sector de las plantaciones. Adquiriendo niños, Roger esperaba formar trabajadores dedicados a la agricultura, muy disciplinables, que no se marcharían de las plantaciones luego de que expirase su contrato.Basándome en la correspondencia de los administradores de Senegal, procuro reconstituir las razones que sustentaban dicha preferencia así como los dos principales mecanismos para adquirir niños. El primero es el de la compra. Un análisis de las compras registradas en Bakel en 1825 y, más tarde, clasificadas en los archivos notariales de Saint-Louis que se encuentran en los archivos nacionales de Senegal, revela, ante todo, que 59,5% de las compras conciernen menores de dieciséis años. El segundo es el decreto del 28 de septiembre de 1822 que regía la contratación en la colonia y establecía que todo niño nacido de una madre contratada tenía que trabajar para el contratista de la madre hasta sus veintiún años, edad correspondiente a la mayoría según la legislación francesa, a cambio de los cuidados recibidos durante la infancia. Esos niños no habían conocido la compra pero la ley autorizaba a que sus administradores sacasen provecho de su trabajo físico amén del trabajo de reproducción de sus madres. Un estudio del registro civil, que contiene las partidas de nacimiento de esos niños en el valle del río Senegal, revela que desde su nacimiento se los consideraba como contratados. De manera más general, sostengo la idea que la abolición de la trata de esclavos obligó a los administradores franceses, colonos y habitantes de Senegal a considerar desde 1820 nuevas formas de constituir una fuerza de trabajo estable para la economía de la plantación que querían establecer a la vera del río Senegal y, debido a la penuria de mano de obra libre en la región, la compra y la contratación parecían ser una solución para ellos. Los niños, percibidos como maleables y más disciplinables que los adultos, fueron considerados como un elemento clave de esta fuerza de trabajo porque los administradores y los colonos esperaban que se convirtieran en adultos leales a la economía colonial francesa. Prestar atención a la importancia de los niños en el sistema de contratación nos permite examinar las continuidades que vinculan esclavitud y trata de esclavos por un lado, y, por el otro, prácticas de trabajo forzado que proliferaron en paralelo a la abolición.

Examino o desejo por ter filhos das pessoas engagées à temps (por contrato limitado) no Senegal, em particular no Vale do Rio Senegal, durante os anos 1820. No final dos anos 1810 e início da década seguinte, os administradores do Senegal foram presos entre duas necessidades. Por um lado, eles queriam implantar plantations de algodão e de indigo no Vale do Rio Senegal para recuperar as perdas resultando das turbulências do período das Revoluções, nomeadamente da perda do Haiti colonial, que tinha sido a colónia francesa mais proveitosa. Por outro lado, a lei francesa de 1817, proibindo o comércio de escravos, obrigava os administradores a procurar trabalhadores livres para as plantations que pretendiam fundar. Eles criaram assim o rachat (resgate) e o engagement à temps. Conforme esse sistema, os administradores do Senegal, os colonos e os habitantes compravam cativos nos mercados africanos de escravos, « resgatavam » os cativos da escravidão, obrigando-os a quatorze anos de contrato individual, chamado engagement à temps, com a promessa de uma « libertação » possível.Os administradores do Senegal, e em particular o governador Jacques François Roger, privilegiaram a obtenção de crianças, definidas como qualquer pessoa debaixo dos dezasseis anos, considerando essas crianças como uma força de trabalho dócil que seria mais fácil de enraizar na colónia, nomeadamente no incipiente setor agrícola. Ao adquirir crianças, Roger esperava formar trabalhadores disciplinados para a agricultura, que não deixariam as plantations depois de os seus contratos terminarem. Examinando a correspondência entre os administradores do Senegal, procuro entender essa preferência por pessoas com menos de dezasseis anos, bem como os dois principais mecanismos utilizados para comprar crianças.O primeiro era o rachat. Analisando os registos dos rachats em Bakel em 1825, que se encontram nos arquivos notariais de St. Louis conservados nos Arquivos Nacionais do Senegal, verifica-se que 59.5% dos rachats diziam respeito a pessoas com menos de dezasseis anos. Por outro lado, o decreto de 28 de Setembro de 1822, que regulamentava o engagement à temps na colónia, estabelecia que qualquer criança nascida de uma mulher trabalhando como engagée à temps teria de trabalhar juntamente com a sua mãe até a idade de vinte e um ano, ou seja a idade da maioridade na legislação francesa, em troca dos cuidados recebidos quando crianças. Se bem que este grupo de crianças não tivesse vivenciado o rachat, a lei permitia aos administradores aproveitar a sua força física para além da força reprodutiva de suas mães. O estudo do état civil, que contém os registos de nascimento dessas crianças no Vale do Rio Senegal, mostra que elas eram consideradas como engagés à temps logo depois de nascer.Assim, consideramos que a abolição do comércio de escravos levou os administradores, colonos e moradores franceses, no Senegal dos anos 1820, a conceituar novos modos para formar uma força de trabalho estável para a economia de plantation que esperavam estabelecer ao longo do rio Senegal e, por causa da escassez de mão-de-obra na região, o rachat e o engagement à temps apareceram como a solução apropriada. As crianças, consideradas como mais maleáveis e disciplináveis do que os adultos, foram vistas como a pedra angular dessa força de trabalho, porque os administradores e os colonos esperavam que eles se tornassem uns adultos leais para a economia colonial francesa. De maneira geral, o foco na importância das crianças para o sistema de engagement à temps permite-nos examinar as continuidades que relacionavam, por um lado, a escravidão e o comércio de escravos, e por outro, as práticas de trabalho forçado que floresceram com a abolição.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en