4 avril 2016
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Marie-Laure Massei-Chamayou, « La « médiocrité dorée » dans l’œuvre austenienne : des « middle ranks » à l’émergence de la « middle class » ? », XVII-XVIII, ID : 10.4000/1718.365
Composée à une époque où s’opère le glissement paradigmatique du concept de « rank » à celui de « class », l’œuvre romanesque de Jane Austen (1775-1817) met subtilement en scène les mutations sociales inhérentes à l’avènement d’un nouvel ordre économique et financier, en dehors des relations traditionnelles de déférence ou de patronage. Les notions de « médiocrité dorée » et de « classes moyennes », associées à l’idée de « vertu », soulèvent ainsi de nombreuses questions de définition et de représentation dans ses romans. Si, dans Emma, l’on perçoit les frémissements des « middling classes of society », voire d’une « middle class » dans le rapport des personnages à la consommation et à la sociabilité, dans leurs stratégies afin de gagner en visibilité ou de s’approprier certaines prérogatives de la gentry, c’est dans Persuasion que le concept de « rank » devient un signifiant creux, sauf au sein de la marine, dont les représentants apparaissent forts de leurs victoires décisives et conscients de la légitimité de leur pouvoir.