20 septembre 2007
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Olivier Le Gouic, « Le commerce des Français à Cadix vu par les consuls de France (1763-1778) », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10.4000/abpo.1119
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la Nation française de Cadix, forte de plus d’un millier de membres, se pose comme la première communauté française d’Espagne. Porte d’entrée de l’immense empire espagnol d’Amérique, la cité andalouse est depuis le XVIe siècle l’un des principaux ports de la façade atlantique de l’Europe. Les Français de Cadix sont placés sous la protection d’un consul, représentant du Roi de France, chargé à la fois de défendre les intérêts de ses compatriotes et d’informer le ministre de la Marine de tout ce qui se passe dans la ville et dans le port. Aussi la correspondance de ce consul nous permet-elle de saisir l’ampleur, la nature et les méthodes du commerce français et de comprendre comment les négociants français s’immiscent alors dans le commerce d’Amérique en contournant le monopole de la Casa de Contratacion, notamment pour tirer profit du fructueux trafic des piastres d’argent. Bien intégrés dans le négoce gaditan, les marchands français doivent cependant faire face aux revendications croissantes de leur confrères espagnols qui tentent par diverses manoeuvres auprès des autorités locales, à la faveur des réformes de Charles III et de la libéralisation de 1778, de reprendre la main pour éviter que la manne américaine ne leur échappe. Des capacités du consul à défendre les privilèges autrefois concédés par le Roi Catholique et les intérêts généraux du commerce d’Espagne dépendra donc le devenir des négociants français de Cadix.