30 juin 2011
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Guy Haudebourg, « Défendre les travailleurs sous l’Occupation (juin 1940-août 1944) », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10.4000/abpo.118
Alors qu’elle était dominée par le courant confédéré avant la Seconde Guerre mondiale, à la Libération, la CGT de Loire-Inférieure passe sous hégémonie communiste. Comme dans le reste du pays, ce changement est dû au rôle important des communistes dans la résistance au nazisme et à la déconsidération des dirigeants d’avant-guerre. En effet, les responsables syndicaux de Saint-Nazaire se font les chantres de la politique économique et sociale de Vichy et ceux de Nantes désertent le terrain corporatif, réservant leur énergie à l’action résistante dans le cadre du mouvement Libération Nord. Ces deux attitudes n’encouragent guère les travailleurs ligériens à la lutte, du moins au début des années noires. Cependant, l’activité revendicatrice, mêlant souvent aspects sociaux et patriotiques, renaît à la fin de 1942 alors que les armées allemandes sont en recul et que se multiplient les actions de la Résistance. Le refus du Service du travail obligatoire par tous les courants de la CGT – y compris par les défenseurs de Vichy – favorise la solidarité à l’égard des jeunes réfractaires ainsi que la prise de conscience des possibilités d’actions collectives légales, comme les négociations avec le patronat (dans le cadre de la Charte du travail) ou illégales, telles les grèves.