20 juin 2004
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0399-0826
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2108-6443
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Hervé Baudru, « Le Cercle Républicain d’Enseignement Laïque d’Ille-et-Vilaine, 1904-1927 », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10.4000/abpo.1613
Pendant plusieurs mois de l’année 1899, dès l’annonce de la révision du procès du capitaine Dreyfus, les rues de Rennes avaient retenti des cris de haine, qu’avaient lancés des boutiquiers, des apprentis et des étudiants antisémites. Des exactions avaient été également commises contre des professeurs juifs de la Faculté des Lettres de Rennes, tels que Victor Basch ou Henri Sée. Autour de ces deux hommes, s’étaient peu à peu rassemblés quelques-uns de leurs collègues de l’université qui, à l’instar du philologue Georges Dottin, avaient eux aussi réclamé la révision du procès d’Alfred Dreyfus. Désemparés devant un outrage à la justice, en face d’une foule menaçante et de clameurs injurieuses, ils avaient d’abord été envahis par une sincère désolation. Mais, quelques années plus tard, soucieux de retrouver le véritable esprit individualiste, moral et progressiste de la République, d’en instruire le peuple et de consolider ainsi la démocratie libérale, ces hommes de gauche avaient fondé le Cercle Républicain d’Enseignement Laïque d’Ille-et-Vilaine. Dès lors, ils avaient transmis des connaissances positives, des comportements civiques et aussi une morale qui ignorait la foi à des électeurs du département d’Ille-et-Vilaine, au seuil duquel se heurtait encore la République.