18 juillet 2016
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Jean-Baptiste Bruneau, « Un Breton contre la marine de la Belle Époque », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10.4000/abpo.3291
La marine française est l’objet de critiques depuis la fin du xixe siècle en raison de sa résistance aux idées républicaines. Le corps de ses officiers est notamment mis en accusation pour son cléricalisme et ses sympathies monarchiques. Dans ce contexte tendu, la publication du roman Les Maritimes à la fin de l’année 1901 provoque un retentissant scandale largement relayé et instrumentalisé par la presse radicale qui y voit la confirmation de ses accusations : arrivisme, incompétence, antisémitisme, royalisme sont ainsi mis en exergue dans un roman qui accuse et ridiculise violemment le petit monde de la société toulonnaise. Avec l’arrivée au pouvoir du Bloc des gauches, ce roman à clés tombe à pic pour justifier les réformes trop longtemps différées de républicanisation de la marine. Si Olivier Diraison-Seylor ne retrouve pas avec ses romans ultérieurs la gloire des Maritimes, ce dernier reste un des rares exemples de roman antimilitariste ayant l’armée de mer pour objet. Cela explique pourquoi il demeure longtemps victime de la vindicte de représentants de l’institution qui conservent intact le souvenir de l’insulte.