Régionaliser la guerre ? Préfets, comités de défense et ligue régionale dans l’Ouest et en Bretagne (1870-1871)

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1 décembre 2021

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Jean-François Tanguy, « Régionaliser la guerre ? Préfets, comités de défense et ligue régionale dans l’Ouest et en Bretagne (1870-1871) », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10.4000/abpo.7252


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4 septembre 1870. La France se retrouve sans chef d’État, sans constitution, sans armée et presque sans administration. Un gouvernement provisoire, sans vraie légitimité, se met en place et prend le nom de gouvernement de la Défense Nationale. C’est là son principal but et à vrai dire le seul : tenter, coûte que coûte, de relancer la guerre, de ne pas capituler afin d’obtenir des conditions honorables, voire, au mieux, une paix blanche. Dans cette optique, le gouvernement va renouveler complètement le corps préfectoral. Les préfets de la Défense nationale, les « préfets de Gambetta » auront pour mission quasiment exclusive de mettre toutes les ressources de leur département, et au premier chef les ressources humaines, au service de la patrie et de la guerre, mission qu’ils rempliront, selon les cas, plus ou moins efficacement. Mais, dans une France où l’enthousiasme patriotique est très loin de celui de 1793 et où la discipline et la coercition imposées par l’État ne peuvent se comparer à ce que l’on verra en 1914, il ne pouvait en être autrement. Toutefois, une fraction non négligeable des notables voulurent apporter dans toute la mesure du possible leur aide aux préfets de Gambetta. Ainsi naquirent dans la plupart des départements, sauf évidemment ceux occupés par l’ennemi, des « comités de défense » dont l’action, certes pleine de bonne volonté, demeura limitée, brouillonne, contrariée par le chevauchement des autorités civiles ou militaires, voire par les préfets eux-mêmes. Malgré cela, dans un certain nombre de régions, les comités tentèrent de franchir une étape supplémentaire en constituant des « ligues » dont l’une des plus importantes, la seule à vrai dire à tenter de se donner un projet politique autant que militaire, fut la Ligue de l’Ouest. L’histoire de cette ligue et des comités de défense qui la constituèrent, aussi brève qu’elle soit, représente un ensemble de faits très atypiques mais remarquables, et pourtant très oubliés, dans l’histoire de la France contemporaine.

September 4, 1870. France finds itself without a head of state, without a constitution, without an army and almost without an administration. A provisional government, without any real legitimacy, was set up and took the name of government of national defense. Its main aim (and, in fact, the only one) is to try, whatever the cost, to restart the war, not to capitulate in order to obtain honourable conditions or, at best, a peace without annexation or compensation. With this in mind, the government will completely renew the prefectural corps. The prefects of national defence, the “prefects of Gambetta” will have the almost exclusive mission of putting all the resources of their department, and above all human resources, at the service of the homeland and the war, mission that they will fulfill, as the case may be, more or less effectively. But in France at the time, where patriotic enthusiasm is very far from that of 1793 and where the discipline and coercion imposed by the state cannot be compared to what we will see in 1914, it could not be otherwise. However, a significant fraction of the notables wanted to give as much help as possible to the prefects of Gambetta. Thus were born in most of the departments, except obviously those occupied by the enemy, “defense committees” whose action, certainly full of good will, remained limited, messy, thwarted by the overlap of the civil or military authorities, or even by the prefects themselves. Despite this, in a number of regions the committees attempted to take a step further by forming “leagues”; one of the most important of which, in fact the only one attempting to develop a political as well as a military project, called itself the “Ligue de l’Ouest”. The history of this league and the defence committees that constituted it, however brief it may be, represents a set of very atypical but remarkable facts, and yet very forgotten, in the history of contemporary France.

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