26 avril 2006
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Ouzi Elyada, « La mise au pilori de l’abbé Maury : imaginaire comique et mythe de l’antihéros pendant la Révolution française », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10.4000/ahrf.1600
Au centre de cette étude se trouve la question de la violence symbolique pendant la Révolution française. On examine ici la pratique de la violence symbolique contre l’abbé Maury à travers le discours comique de la presse satirique et de la presse populaire sous l’Assemblée constituante. L’abbé Maury, chef de la droite contre-révolutionnaire, devient la cible d’une campagne de ridiculisation à partir de l’hiver 1789. On étudie ici l’évolution des attaques comiques contre Maury à partir du journal de Camille Desmoulins les Révolutions de France et de Brabant. Celui-ci fournit entre décembre 1789 et février 1790 les grands éléments du mythe diabolisant Maury. Par la suite, on voit apparaître pendant le temps carnavalesque (février – mai 1790) un grand nombre de pamphlets et de publications périodiques satiriques consacrés exclusivement à l’abbé Maury. Mais la campagne contre Maury arrive à son apogée entre septembre 1790 et mai 1791 avec la naissance de la presse populaire Le Père Duchesne. À travers trois journaux Père Duchesne patriotiques, nous examinons ici la mise en scène d’une confrontation comique entre le père Duchesne, symbole du petit peuple et l’abbé Maury. À travers une centaine de numéros, les auteurs construisent un espace imaginaire qui sert de lieu ludique où l’on montre la punition et l’humiliation de Maury et la victoire du petit peuple. Nous montrons que les auteurs de ces scènes introduisent progressivement en 1791 la notion de la souveraineté populaire. Avec la fin de l’Assemblée constituante on voit disparaître le personnage de Maury de la scène pamphlétaire. À partir de cette période, ce sont les personnages de la reine et du roi qui deviennent la cible préférée du discours populaire burlesque et grotesque.