3 janvier 2023
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Jean-François Laplénie, « Un espace littéraire d’imagination politique », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, ID : 10.4000/allemagne.3248
La mise en forme romanesque des événements révolutionnaires de 1918-1920 impose aux écrivains une réflexion sur la représentation des positions idéologiques en présence et la mise en scène des débats entre ces positions. En particulier, la deuxième vague de ces « romans de la révolution », écrits entre 1927 et 1932 et conçus comme la continuation des romans de guerre des années 1927-1928, ouvrent entre la période révolutionnaire, à laquelle ils se réfèrent, et le contexte de crise de la démocratie, dans lequel ils sont publiés, des espaces narratifs d’expérimentation et d’imagination politiques qui donnent à ces romans, qui tiennent à la fois du Zeitroman et du roman historique, une dimension uchronique. À partir de deux romans parus en 1930 (Frieden d’Ernst Glaeser et Nachkrieg de Ludwig Renn) et en apparence similaires, le présent article illustre comment les choix esthétiques conditionnent des conceptions différentes de l’action politique : à l’apathie et à l’inaction qui découlent d’une présentation monolithique des positions politiques (Glaeser) répond, chez Renn, une interrogation sur l’articulation entre idéologie, position et action politiques.