Le droit social comme réponse à la crise de la démocratie : la contribution de Georges Gurvitch

Fiche du document

Date

21 juin 2023

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0035-0974

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2605-7913

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/embargoedAccess



Citer ce document

Olivier Agard, « Le droit social comme réponse à la crise de la démocratie : la contribution de Georges Gurvitch », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, ID : 10.4000/allemagne.3559


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr De En

Cet article se penche sur la contribution de Georges Gurvitch à la pensée juridique et politique, et insiste sur les sources allemandes de cette pensée (que Gurvitch a parfois occultées). Dans cette pensée, la notion de pluralisme occupe une place centrale. Contre une conception qu’il considère comme « moniste » de la volonté générale, Gurvitch valorise la pluralité des groupes sociaux et leur capacité à produire un « droit social » qui est l’expression de la société en train de se faire. Cette conception doit beaucoup à des impulsions venues de la pensée allemande : la Genossenschaft de Gierke, la théorie des conventions collectives de Sinzheimer. Elle trouve un fondement philosophique dans une vision personnaliste et vitaliste de la société qui sur certains points est proche de celle de Max Scheler. Pour Gurvitch comme pour Scheler, la solidarité prend sa source dans l’expérience collective d’une communauté et le monde social est constitué d’une multiplicité de communautés. Toutefois, Gurvitch, tout en reconnaissant sa dette envers Scheler, lui reproche sa conception trop hiérarchique et statique de l’ordre des valeurs et de l’ordre social. Contre cette vision de l’ordre social marquée par le catholicisme, Gurvitch croit en la possibilité de la société à réguler de façon dynamique les conflits qui naissent de la pluralité des intérêts.

Dieser Artikel befasst sich mit dem Beitrag von Georges Gurvitch zum juristischen und politischen Denken und betont die deutschen Quellen dieses Denkens (die Gurvitch manchmal ausgeblendet hat). In diesem Denken nimmt der Begriff des Pluralismus eine zentrale Stellung ein. Gegen eine seiner Ansicht nach „monistische“ Auffassung des allgemeinen Willens wertet Gurvitch die Pluralität der gesellschaftlichen Gruppen und ihre Fähigkeit auf, ein „soziales Recht“ hervorzubringen, das Ausdruck des Prozesses ist, wodurch sich die Gesellschaft selbst hervorbringt. Diese Auffassung hat viele Impulse von deutschen Denkern erhalten: Gierkes Genossenschaft, Sinzheimers Theorie der Tarifverträge. Sie findet ihre philosophische Grundlage in einer personalistischen und vitalistischen Auffassung der Gesellschaft, die in einigen Punkten der von Max Scheler ähnelt. Sowohl für Gurvitch als auch für Scheler liegt der Ursprung der Solidarität in der kollektiven Erfahrung einer Gemeinschaft und die soziale Welt besteht aus einer Vielzahl von Gemeinschaften. Gurvitch gibt zu, dass er Scheler vieles verdankt, wirft ihm jedoch vor, dass seine Vorstellung der Rangordnung der Werte und der sozialen Ordnung allzu statisch und hierarchisch ist. Gegen diese vom Katholizismus geprägte Auffassung der sozialen Ordnung glaubt Gurvitch an die Fähigkeit der Gesellschaft, die aus der Pluralität der Interessen entstehenden Konflikte dynamisch zu regulieren.

This article examines the contribution of Georges Gurvitch to legal and political thought, with an emphasis on the German sources of this thought (which Gurvitch sometimes denied). The notion of pluralism occupies a central place in this thought. Against a conception of the general will that he considers ‘monistic’, Gurvitch values the plurality of social groups and their capacity to produce a ‘social law’ that is the expression of the society in the making. This conception owes much to impulses from German thought: Gierke’s Genossenschaft, Sinzheimer’s theory of collective agreements. It is philosophically based on a personalist and vitalist vision of society, which in some respects is close to that of Max Scheler. For Gurvitch, as for Scheler, solidarity is rooted in the collective experience of a community and the social world is made up of a multiplicity of communities. However, Gurvitch, while acknowledging his debt to Scheler, rejects his hierarchical and static conception of the order of values and the social order. Against this vision of a social order marked by Catholicism, Gurvitch believes in the possibility of society to regulate in a dynamic way the conflicts that arise from the plurality of interests.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en