L’expérience de la douleur, une activité symbolique ?

Fiche du document

Date

5 novembre 2013

Type de document
Périmètre
Langue
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2111-5028

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Laurent Denizeau, « L’expérience de la douleur, une activité symbolique ? », Anthropologie & Santé, ID : 10.4000/anthropologiesante.1130


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

L’expérience douloureuse constitue un lieu de réflexion privilégié pour interroger les relations entre corps et esprit, sensation et pensée, matière et sens. Appuyée sur les notions actuelles des neurosciences, une lecture anthropologique de la douleur invite à dépasser l’approche psychosomatique de la relation corps-esprit pour considérer que notre expérience du monde, dans ce qu’elle suppose de plus physiologique, participe déjà d’une activité symbolique. Les travaux précurseurs de René Leriche sur la chirurgie de la douleur, relus à travers la théorie de sélection des groupes neuronaux de Gérald Edelman, permettent de penser l’inscription du symbolique au cœur même du biologique, sans pour autant réduire le symbolique au biologique. Ainsi, l’activité symbolique ne concerne pas uniquement le psychisme : le corps est déjà du sens et non uniquement un lieu neutre, objectif, où l’esprit projetterait du sens. Cette lecture anthropologique du phénomène douloureux suggère une autre approche de la question corps-esprit, non plus dans les termes dualistes de la psychosomatique mais en termes de physiosémantique (Le Breton, 1995) pour signifier l’enracinement corporel de notre condition humaine.

The experience of pain provides an opportunity to consider the relationships between body and mind, sensation and thought, matter and meaning. Supported by a neuroscientific approach, the anthropological understanding of pain emphasizes that our physical experience of the world is embodied in symbolic activity that concerns not only the psyche. René Leriche’s precursory works on the surgery of pain, read through Gerald Edelman’s theory of neuronal group selection, incorporate the symbolic in the biological, without restricting the symbolic to the biological. The body is already an expression of meaning and not only a neutral, objective place receiving meaning from psychic activity, as is claimed by the psychosomatic approach. The body is not reduced to physiology but is inscribed in a system of worldviews. This anthropological reading of the phenomenon of pain suggests another approach of the mind-body issue not in dualist terms of psychosomatics but in terms of physiosemantics (Le Breton, 1995) expressing an embodied human condition.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en