L’art de se nourrir en temps de crise aggravée et en contexte d’insécurité alimentaire structurelle

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1 février 2023

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Christine Raimond et al., « L’art de se nourrir en temps de crise aggravée et en contexte d’insécurité alimentaire structurelle », Anthropology of food, ID : 10.4000/aof.14189


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Dans la région de Diffa au Niger, à une situation alimentaire structurellement déficitaire en raison d’une croissance démographique forte en zone aride, se surimpose une crise sécuritaire liée au groupe djihadiste Boko Haram, qui a entrainé un déplacement massif de population et une crise humanitaire majeure à l’échelle régionale. Au travers d’études successives depuis 2017, complétées par une enquête auprès de personnes hôtes, déplacées et réfugiées, nous analysons les recompositions à l’œuvre dans l’alimentation locale et la commensalité. Malgré l’éclatement des familles, leur redistribution dans le territoire et les ruptures brutales des mobilités qui assuraient les systèmes de subsistances, nous montrons que les habitants persistent à faire encore trois repas par jour, à rassembler la famille, à organiser les repas de fêtes et même à adopter des innovations alimentaires urbaines. Les changements dans l’alimentation ne sont pas tous liés à la crise sécuritaire, ils révèlent aussi l’adoption de pratiques et de produits nouveaux, « faute de mieux » ou par goût de la nouveauté, qui témoignent de dynamiques sur un temps plus long et d’échanges sur de longues distances.

In the Diffa region of Niger, a security crisis linked to the jihadist group Boko Haram has been superimposed on a structurally deficient food situation due to strong demographic growth in an arid zone, leading to massive population displacement and a major humanitarian crisis on a regional scale. Through successive studies since 2017, completed by a survey of hosts, displaced persons and refugees, we analyse the recompositions at work in local food and commensality. Despite the break-up of families, their redistribution in the territory and the brutal ruptures of the mobilities that ensured subsistence systems, we show that the inhabitants still persist in making three meals a day, in gathering the family, in organising festive meals and even in adopting urban food innovations. The changes in food consumption are not all linked to the security crisis, they also reveal the adoption of new practices and products, “for want of something better” or because of a taste for novelty, which testify to dynamics over a longer period of time and to exchanges over long distances.

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