Trop-plein de parents ou aucun parent. L’« intégration » de l’ethnologue au gré des systèmes de parenté de l’Inde du Nord et de l’Inde du Sud

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12 avril 2024

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Olivier Herrenschmidt, « Trop-plein de parents ou aucun parent. L’« intégration » de l’ethnologue au gré des systèmes de parenté de l’Inde du Nord et de l’Inde du Sud », Ateliers A & Ateliers du LESC, ID : 10.4000/ateliers.8208


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Trop-plein de parents ou aucun parent. L’« intégration » de l’ethnologue au gré des systèmes de parenté de l’Inde du Nord ou de l’Inde du Sud. C’est parce qu’il a tout de suite été « frère » que Raymond Jamous a été « intégré » aux Meo de l’Inde du Nord qu’il est allé étudier après les Berbères du Rif marocain, où « il aurait paru saugrenu à [ses] informateurs de [le] considérer comme parent ». Il a vite appris qu’il avait des « sœurs », des « oncles », de quel village sa femme (Marie-Jo) devait être originaire. Mais aussi qu’il n’était pas question que son fils, Aram, épousât une Meo. Tout ceci est fort bien raconté dans l’« introduction » du livre qu’il leur a consacré (1991). C’est même un superbe exemple d’apprentissage de la parenté dont je me suis servi bien souvent avec mes étudiants.Je n’ai pu que constater l’impossibilité d’avoir ne serait-ce qu’un seul « frère » dans cette caste de pêcheurs en mer de l’Inde du Sud où je travaillais. La seule tentative, à l’initiative d’un de ces Vada-Balija, Masyenu, parce que nous étions assez proches, par l’amitié, l’âge, le nombre d’enfants, était vouée à l’échec (1989 : 40-42). Je suis resté « Monsieur » — doragaru, en Telougou. Nous nous en sommes tous très bien contentés. Masyenu y fait encore allusion, pour colorer une vieille amitié ; je lui ai concédé qu’il était l’aîné, moi le cadet. C’est entre nous et cela ne tire toujours pas à conséquence.La différence radicale des systèmes de parenté de l’Inde du Nord et de l’Inde du Sud est bien entendu la cause de ces deux positions accordées aux ethnologues.

Too many relatives or none at all. The “integration” of the ethnologist according to the kinship systems of Northern India or Southern India. It was because he was immediately “brother” that Raymond Jamous was “integrated” into the Meo of Northern India, the community he went to study after the Berbers of the Moroccan Rif, where “it would have appeared absurd to [his] interlocutors to consider [him] as a relative”. He quickly learned that he had “sisters” and “uncles”, and from which village his wife (Marie-Jo) should have come. But also that it would be impossible for his son, Aram, to marry a Meo woman. This is all beautifully described in the “introduction” to the book he wrote about them (1991). Indeed, it is a superb example of kinship learning that I have often used with my students. I could only observe the impossibility of having so much as one sole “brother” among the caste of fishers I was studying in Southern India. The only attempt I made, initiated by one of these Vada-Balija, called Masyenu, because we were quite close in terms of age, friendship and the number of children we each had, was doomed to failure (1989: 40-42). I remained “Sir” - doragaru in Telugu. We all contented ourselves very much with that. Masyenu still alludes to it, to colour an old friendship; I conceded that he was the older brother, and I the younger. That is between the two of us, and it remains without consequence.The contrasting positions conferred on the ethnologists stems, of course, from the radical difference between the kinship systems of Northern India and Southern India.

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