29 août 2022
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Éric Chevrel, « Eine „Kunst ohne Werke“? – das Schachspiel zwischen Technik und Obsession in Stefan Zweigs Schachnovelle », Austriaca, ID : 10.4000/austriaca.2619
Sur le paquebot du Joueur d’échecs, on ne rencontre pas à proprement parler d’artiste, mais les trois parties d’échec disputées entre Mirko Czentovic, champion du monde mal dégrossi issu du Banat, et le Dr B., Viennois inconnu, présentent une opposition entre deux attitudes face à la matière et l’esprit, en écho à la problématique de la création artistique. Czentovic ne maîtrise totalement le jeu que lorsqu’il est présent matériellement devant lui et fait figure d’« automate inhumain », tandis que le Dr B. joue aux échecs par l’imagination et y recourt comme un moyen de résister aux interrogatoires de la Gestapo. Le rapport du jeu d’échecs à l’art est largement ambigu dans la nouvelle : les échecs sont à plusieurs reprises comparés avec la littérature et la musique, mais leur proximité potentielle avec une mécanique impitoyable (Czentovic) tout comme avec l’obsession (« l’intoxication échiquéenne » du Dr B.) donnent à ce jeu une dimension menaçante qui rappelle les biographies d’artistes dans Le Combat avec le démon.