9 mai 2023
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Irène Langlet, « États du futurisme dans l’anticipation et la science-fiction (et leurs fins du monde) », Belphégor, ID : 10.4000/belphegor.5170
Les fins du monde ne sont pas un thème récent dans la littérature d’anticipation. Elles ont même connu plusieurs vogues médiatiques entre 1860 et 1940, au moment-même où, selon François Hartog (et selon Reinhardt Koselleck, dont il suit les hypothèses), le régime d’historicité futuriste devient dominant en Occident. Comment comprendre cette contradiction ? Est-ce une préfiguration de la déshérence du futur qui tétanise la pensée, cent ans plus tard ? On pourrait penser que la marche vers l’avenir n’était qu’une illusion, portée par des fictions de genre intrinsèquement mensongères. Mais on peut défendre aussi que la science-fiction, et l’anticipation qui la précède dans l’histoire littéraire de la modernité, se caractérisent par une hybridation de différents régimes d’historicité, qui complexifient radicalement l’enjeu des fins du monde qui y sont thématisées. Dans leur métarécit comme dans leur formes et pratiques les plus en prise avec l’actualité, c’est par leurs ambivalences que les fictions de genre éclairent le mieux les cultures du futur de l’Occident.