11 janvier 2018
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G. Carter Michael, « The “Zamaḫšarian lan”, a review of the evidence », Bulletin d’études orientales, ID : 10.4000/beo.4799
Il existe une vieille accusation sectaire visant al‑Zamaḫšarī (m. 538/1144), lequel aurait interprété lan « ne... pas » comme désignant la négation perpétuelle, avec l’implication théologique hérétique (c.à.d. muʿtazilite) que lan tarānī, dans la sourate 7 du Coran, verset 143, dénierait aux croyants dans l’au‑delà l’accès à la Vision béatifique. Cet article soutient qu’al‑Zamaḫšarī lui‑même n’a jamais défendu un tel point de vue. Il était certainement conscient que la négation perpétuelle pouvait être exprimée par abadan et autres qualificatifs temporels semblables, mais quand il discute de lan, c’est toujours en tant que pure négation du futur, avec une forte emphase qu’il appelle taʾkīd ou tawkīd, tandis que le terme taʾbīd [al‑nafy] « perpétuité [de la négation] » ne se trouve dans aucune de celles de ses œuvres qui nous ont été accessibles. Comme le montre la précieuse étude d’al‑Buʿaymī, cette idée était déjà en circulation au moins un demi-siècle avant al‑Zamaḫšarī, mais son nom n’y est pas explicitement associé avant Ibn Mālik (m. 672/1274), plus tard suivi avec enthousiasme par Ibn Hišām (m. 761/1360). Ceci suggère que l’analyse hérétique de lan a pu être rétrospectivement attribuée à Al‑Zamaḫšarī par les adversaires de ses vues muʿtazilites, cette attribution polémique ayant été acceptée sans discussion depuis, tant dans la tradition grammaticale arabe que chez ses commentateurs occidentaux.