31 juillet 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Joël Vital, « Les séquences céramiques de la Balme de Sollières-Sardières (Savoie) et de la grotte de la Chauve-Souris à Donzère (Drôme) : implications sur le Néolithique final transalpin, le phasage et le concept de Remedello », Alpara, ID : 10.4000/books.alpara.3650
Les fouilles réalisées durant les années quatre-vingt à quatre-vingt-dix dans la grotte de la Chauve-Souris à Donzère (Drôme) et dans la Balme de Sollières-Sardières (Savoie) ont permis l’étude d’importantes séquences stratigraphiques des Âges des Métaux sérieusement datées par le radiocarbone. Les mobiliers céramiques de la fin du Néolithique permettent, pour la première fois, de bien illustrer les groupes culturels présents entre le dernier quart du IVe millénaire et le dernier quart du IIIe millénaire avant notre ère en moyenne vallée du Rhône et dans les Alpes occidentales internes. La découverte d’un tesson à décor métopal à Sollières, dans un niveau daté du XXXe siècle avant notre ère, conduit à préciser la chronologie des contacts transalpins évoquée il y a peu à partir du cas de la grotte de la Chauve-Souris. La confrontation des deux séquences céramiques rhône-alpines avec celle de la nécropole éponyme lombarde de Remedello Sotto aboutit à une inversion de l’hypothèse d’évolution typologique postulée pour cette dernière (Remedello 2-1). L’élargissement du cadre de compréhension aux quelques sources disponibles dans le Sud-Est de la France et en Italie du Nord confirme cette tendance. Les ensembles à décor métopal en bandes seraient antérieurs (entre 3100 et 2900 av. J.-C. environ) à ceux à vases à bord plat et décor incisé couvrant. Seuls ces derniers peuvent être synchronisés (entre 2600 et 2300 av. J.-C. environ) avec le développement du style Fontbouisse décoré de moyenne vallée du Rhône, mais aussi avec le Campaniforme rhodano-provençal. L’origine du décor métopal, antérieur, est à rechercher semble-t-il dans d’autres sources. La discrimination de ces deux styles céramiques distants dans le temps au sein de la nécropole éponyme défait à nouveau le concept de Remedello en tant que culture, ainsi que l’hypothèse alternative d’éléments intrusifs communs à différents faciès d’un même horizon chronologique.