30 mars 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jean-François Lhermitte, « Comportement animal et conduite humaine : la distinction aristotélicienne et sa remise en cause », Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, ID : 10.4000/books.cths.10273
Aristote explique les comportements animaux par une distinction entre conduites pratiques (praxeis), caractères (éthé) et modes de vie (bioi). Creusant implicitement l’écart entre comportement humain et comportement animal, cette taxinomie est remise en cause en plusieurs étapes. Dès le ive siècle av. J.-C., Théophraste explique le comportement animal par des opérations psychiques telles que le raisonnement (logismos). À l’époque impériale, les partisans de l’intelligence animale (Plutarque, Élien) y voient la manifestation des vices et des vertus. Décrivant enfin les « merveilles » (thaumasia/mirabilia) de la nature, les compilations paradoxographiques reconnaissent plus ou moins l’autonomie des comportements animaux : à bien des égards, l’Histoire naturelle de Pline relève de cette méthode. Ces nouvelles approches « éthologiques » permettent de réduire l’écart entre comportement humain et comportement animal et de réintégrer l’animal dans le champ de la culture.