13 novembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Robert Belot et al., « La fabrique du discours de l’entreprise : les vertus heuristiques de la communication technique de Peugeot », Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, ID : 10.4000/books.cths.483
Pionnière et exemplaire dans le domaine de la presse d’entreprise et de la communication audiovisuelle au xxe siècle, Peugeot est une est très bonne entrée pour pouvoir mesurer l’importance croissante de l’exigence communicationnelle interne et de la prise en compte du facteur humain dans les organisations fordiennes. Réservée initialement aux ingénieurs et aux contremaîtres, la presse technique s’étend à l’ensemble des acteurs au fil de la montée en puissance de l’entreprise sochalienne. Son périmètre thématique s’élargit dans le même temps, passant de la technique pure à la dimension sociétale, culturelle et géopolitique. Après la Seconde Guerre mondiale, la communication s’inscrit dans un projet global de formation, de mobilisation, d’évaluation et d’organisation. Elle est conçue comme devant servir une pédagogie du destin commun, de l’atelier et du foyer jusqu’aux grands sujets de société extra-muros. Ses supports se complexifient, intégrant à partir des années 1960 les techniques audio-visuelles qui permettent le développement d’une démarche résolument didactique et l’appropriation de la démarche qualité. C’est peut-être par ce biais que nous pouvons comprendre qu’une entreprise comme Peugeot a produit une culture où se rencontrent des réalités à la fois matérielles et immatérielles. Et c’est pourquoi l’historien ne peut plus ignorer les vertus heuristiques de la communication technique et interne de l’entreprise, à la fois miroir et fenêtre par lesquels il peut atteindre l’ontologie de l’acte productif dans ses dimensions organisationnelles et représentationnelles.