30 avril 2019
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Florent Pouvreau, « L’hybridité de l’homme sauvage dans l’art médiéval », Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, ID : 10.4000/books.cths.5074
L’homme sauvage, qui s’impose dans l’art occidental à partir du xiiie siècle, est un personnage éminemment hybride : il est recouvert dans les textes comme dans les images d’une pilosité surabondante dont le caractère animal est attesté dans toutes les sources écrites (littérature, encyclopédisme, médecine). Évidente dans les textes, l’animalité du sauvage est en revanche de moins en moins nette dans les images. De la seconde moitié du xive siècle à la fin du xve siècle, l’évolution de la figure est ainsi caractérisée par une fixation des formes du motif iconographique et par une humanisation du personnage. L’homme sauvage échappe ainsi progressivement au registre du fantastique pour constituer une norme anthropologique. Le pelage n’y suffisant plus, les artistes jouent désormais, lorsqu’ils veulent animaliser le personnage, sur d’autres formes d’hybridité comme la couleur, la ressemblance avec le singe ou l’addition de parties animales (cornes, queues, sauvages centaures).