26 juin 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Étienne Anheim et al., « La nature, la construction sociale et l’histoire. Remarques sur l’œuvre de Ian Hacking », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.20332
Les recherches de Ian Hacking semblent une piste prometteuse pour échapper à la confrontation brutale entre constructionnisme social et naturalisme au sein même des sciences sociales. Nous avons tenté, dans un premier temps, de rappeler les grands traits de sa position théorique, qui lie la réalité des phénomènes et leur construction dans l’ordre de la sémantique au sein d’une « forme de connaissance », puis d’en évaluer l’intérêt pour l’historien à partir d’une étude de cas empirique, celle des usages de la notion de profane dans l’Antiquité tardive. Les difficultés rencontrées nous ont conduits à souligner certains problèmes épistémologiques inhérents à sa démarche, puis à montrer, à l’aide d’une réflexion sur la musique polyphonique à la fin du Moyen Âge, comment la question de la nature et de la construction telle que Hacking la posait pouvait être enrichie par la confrontation avec Wittgenstein et déboucher sur une collaboration féconde entre philosophie et sciences sociales.