26 juin 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Christophe Prochasson, « Savoirs ordinaires et savoirs savants chez les historiens. Alliances, concurrences et exclusions », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.21096
La porosité entre sciences sociales et savoirs ordinaires n’est plus à démontrer. Il est en revanche plus utile d’éclairer les relations que les premières entretiennent avec des savoirs sur la société produits et manipulés par différents acteurs sociaux. L’histoire sert ici d’exemple. Trois configurations sont étudiées. La première s’emploie à examiner les perturbations introduites par la politique dans la pratique de l’histoire savante, en rouvrant notamment le dossier de l’historiographie de la Révolution française. La deuxième se penche sur la façon dont les historiens ont exclu les auteurs négationnistes du périmètre de l’histoire scientifique. La troisième s’interroge sur le triangle témoin-juge-historien : l’historiographie de la Première Guerre mondiale, par exemple, a tôt fait l’expérience des liens complexes liant entre eux ceux qui aspirent à l’établissement du vrai. Le cas de Jean Norton Cru, auteur d’une imposante somme publiée en 1929 proposant une analyse critique de plus de deux cent cinquante témoignages, s’avère de ce point de vue tout particulièrement intéressant.