Des « Princesses » chez les « Lions ». Parcours de vie de recrues féminines dans la Guérilla Sikhe (1984-1995)

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9 septembre 2020

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Laurent Gayer, « Des « Princesses » chez les « Lions ». Parcours de vie de recrues féminines dans la Guérilla Sikhe (1984-1995) », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.22356


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De 1984 à 1995, l’État indien du Panjab s’est trouvé confronté à une insurrection séparatiste à coloration religieuse, animée par des groupes armés sikhs. Si la majorité de ces combattants irréguliers étaient des hommes, quelques centaines de femmes ont également participé à cet épisode de lutte armée. Et si la plupart de ces recrues féminines se sont trouvées cantonnées à un soutien en seconde ligne (renseignement, transport d’armes et de messages…), une minorité d’entre elles ont tenu un rôle de combattante active, participant à, voire planifiant, des opérations contre des cibles civiles ou policières. De surcroît, toutes ces recrues ont été formées au maniement des armes et confrontées à l’épreuve du feu, à l’occasion d’accrochages avec les forces de sécurité.Cette contribution retrace les parcours de vie d’une dizaine de ces ex-combattantes, en s’intéressant à la généalogie familiale de leur engagement politique, à leurs socialisations primaire et secondaire, à leur expérience concrète de la clandestinité et de la lutte armée puis à leur processus de démilitarisation, qui n’a pas toujours été synonyme de démobilisation. À rebours des analyses en termes d’« agency », l’étude de ces carrières militantes vient relativiser la portée explicative des motivations et des croyances individuelles, pour souligner la surdétermination des questions de genre et des procédures d’assujettissement dans ces parcours de radicalisation.

Most of the Sikh militants who picked up the gun against the Indian state in the aftermath of Operation Bluestar were male, but a handful of women also took part in the armed struggle for an independent Sikh state, Khalistan, between 1984 and 1995. Throughout the insurrection, a few hundreds of women guerrillas (as compared to thousands of male recruits) thus enrolled in the militancy. Although most of these women did not directly participate to the military operations of the insurgents, they all received a military training and took part in encounters with the security forces.This study relies upon a series of extensive interviews with ten former female Sikh fighters, who joined the militancy after Operation Bluestar. The life stories uncovered through these interviews focused on the family antecedents of these women combatants, their socialisation and politicisation process, as well as their concrete experience of the armed struggle and later on of decommissioning. This study of women recruits’ militant careers tends to downplay the role of individual beliefs and motivations in the dynamics of women’s activism, as these motivating factors were neither sufficient nor necessary to sustain such high risk activism. Rather than in these women’s « agency », it is paradoxically in their subjection to the movement’s male leadership and patriarchal values that the source of their – relative – empowerment should be looked for.

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