29 juin 2017
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D’Agostino Bruno, « Aube de la cité, aube des images ? », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.2495
À la fin de l’époque mycénienne, la Grèce traverse un « long pictureless hiatus », qui embrasse la vaste période comprise entre le XIe et le VIIIe siècle av. J.-C. Cette situation connaît un tournant soudain dans le deuxième quart du VIIIe siècle, quand naît à Athènes, un monde d’images, aussitôt épanoui. Le thème dominant est la mise en scène du rituel funéraire et surtout la prothesis, l’exposition du corps du défunt. Dans la mentalité grecque, il s’agit d’un moment essentiel, dans lequel le statut social du défunt est établi, une fois pour toutes, par les honneurs funèbres qui lui sont réservés. Cette mise en scène concerne un groupe restreint, auquel il était demandé de transmettre le kleos du personnage dans l’espace et le temps. À une époque de transformations sociales, la classe aristocratique ressent le besoin de fixer l’image de ce qui doit être fait pour le défunt, rendant ainsi ses rites visibles pour un corps social plus ample.