Spirit possession

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16 mars 2022

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This paper challenges the preeminence of the Self-Other binary in contemporary social theory. The opposition not only pervades the field of cultural studies, it also dominates disciplines such as historiography and anthropology and the burgeoning work on ethnicity. Spirit possession, however, suggests an alternative paradigm for redefining the self and the other, inter-ethnic relations, and understanding culture and cosmologies. The argument is developed from an ethnography of two shaman women in rural Ajmer in Rajasthan. The spirit of Pīr Bābā or Imam Husayn martyred during the Karbala massacre possesses the ‘Hindu’ woman, Sushila Rawat. The collective mother goddess called Bayasaab Mātā possesses the ‘Muslim’ woman healer, Jamila Merat, whose practice has been taken over by her younger brother after her death. Embodiment visualizes the body as a permeable site where the other substantially takes over the self for the duration of the trance. The power of the possessing spirit enables the healer to intervene in the mundane world of desire, kāma, and necessity. Spirits and healers travel in time and across space enabling the latter to weave complex cosmographies such as when Sushila relates the mythic landscape of Ismailism and untouchable traditions. The highly creative imaginary of the two shrines is in contrast to the polarized discourse of ethnicizing groups such as the Tablighi Jamacat and the Vishva Hindu Parishad (VHP) who are actively involved in identity contests in the area. The discourse of mythico-ritual healing indicates an alternative civilizational response to the politics of “righting historical wrong” and to the issue of how to address past conquest and/or violence, real or perceived. The client-healer relationship brings into existence a speech community that cuts across caste and ethnic boundaries. The gender performativity of the two woman-healers helps them renegotiate gender relations within the community. But the discourse of disease and possession also exposes the gendered fractures within communities ethnically defined. The objectification of the self and the subjectification of the other involved in spirit possession suggest new ways to reconceptualize the Self-Other binary.

Cet article met en question la prééminence de la problématique binaire du soi et de l’autre dans la théorie sociale contemporaine. Une telle opposition ne prévaut pas seulement dans le champ des études culturelles, elle se constate également dans des disciplines telles que l’historiographie et l’anthropologie, ainsi que dans les multiples travaux sur l’ethnicité. L’étude de la possession suggère cependant un paradigme de remplacement pour définir le soi et l’autre, la nature des relations interethniques, et la compréhension de la culture et des cosmologies. L’argument est développé à partir d’une étude ethnographique de deux femmes shamanes dans l’ Ajmer rural au Rajasthan. L’esprit de Pīr Babu ou de l’imam Hussein martyrisé lors du massacre de Karbala possède la femme « hindoue », Sushila Rawat ; la déesse-mère collective appelée Bayasaab Mātā possède la guérisseuse « musulmane », Jamila Merat, dont la pratique a été reprise par son plus jeune frère après sa mort. L’incorporation atteste de la perméabilité du corps ou (parce que) l’autre domine substanciellement le soi durant la transe. Le pouvoir de l’esprit possédant permet au guérisseur d’intervenir dans le monde terrestre du désir, kāma, et de la nécessité. En voyageant dans le temps et à travers l’espace, esprits et guérisseurs tissent de complexes cosmographies, telle celle que relate Sushila au pays mythique de l’ismaïlisme et des traditions intouchables. L’imaginaire foisonnant des deux sanctuaires est en contraste avec les discours polarisés sur l’ethnicisation tenus par des groupes comme la Tablighi Jamacat et la Vishva Hindu Parishad (VHP), activement engagés dans des luttes pour l’affirmation des identités régionales. Le discours de la thérapie mythico-rituelle donne une réponse « civilisationnelle » de remplacement aux politiques de « redressement des torts de l’histoire » (righting historical wrong) et aux problèmes de l’évaluation de la conquête passée et/ou de la violence réelle ou perçue. La relation client/guérisseur donne naissance à une communauté de discours qui transcende la caste et les frontières ethniques. Le caractère performatif de l’identité sexuelle des deux femmes guérisseuses les aide à renégocier les rapports entre sexes à l’intérieur de la communauté. Mais le discours de la maladie et de la possession met à jour les conflits entre sexes dans les communautés ethniquement définies. L’objectivation du soi et la subjectivisation de l’autre, impliqués dans la possession, suggèrent des voies nouvelles pour conceptualiser la dualité du soi et de l’autre.

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