La désanskritisation des Magar

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16 mars 2022

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Marie Lecomte-Tilouine, « La désanskritisation des Magar », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, ID : 10.4000/books.editionsehess.26492


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Les Magar forment la plus importante minorité tribale du Népal. Fortement hindouisés et très proches des Kshatriya, ils ont entrepris depuis 1990 une nouvelle quête identitaire, renversant le processus de sanskritisation qu’ils avaient jusque-là suivi. L’article s’attache à montrer l’histoire de l’identité de ce groupe tribal sans histoire dans le contexte de la société de castes du Népal. Le gouvernement népalais a veillé à ce que les groupes de buveurs d’alcool, c’est-à-dire les tribaux, esclaves potentiels au début de la période Shah, ne se subdivisent pas d’eux-mêmes en divers groupes de statut. Certains, comme les Magar, ont été collectivement rehaussés durant la première moitié du xixe siècle, pour des raisons économiques, créant un clivage de statut entre les tribaux. Depuis les années 1990, castes et tribus s’organisent en associations culturelles, de nature différente : si les tribaux se fédèrent autour de la jāti, les castes, elles, se regroupent en clans ou lignages. Chez les tribaux, les associations se sont arrogé, pour la première fois au Népal, un contrôle de la jāt ou jāti qui ne soit pas exercé par l’État – lequel a cessé de légiférer en la matière en 1963 – ou par cette structure de parenté qu’est le lignage, deux caractéristiques de la société népalaise.

The Magars are the largest tribal minority of Nepal. Strongly hinduized and having much in common with the Kshatriya groups, they have started since 1990 to build a new identity, reversing the sanskritization process in which they were involved till then. The article tries to restore historicity to this tribal group without history, within the context of the Nepalese caste system. Potential slaves at the beginning of the Shah period, they, like other consumers of alcohol–that is, the tribal groups–were prevented by the Nepalese government from subdividing into ranked groups. Some, the Magars among them, were accorded higher status during the first half of the 19th century, thus dividing the tribal groups. Since the 1990s, castes and tribes have organized themselves in cultural associations of different kinds: While tribes federate around the jāti, the castes strengthen their structuring in separate clans. Among the tribes, these associations for the first time in history claim a control over the jāti which the State no longer exercises, since it abandoned legiferation over such matters in 1963, nor does the lineage, the kinship structure that is the other main characteristic of Nepalese society, operate such control.

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