24 juin 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Ivan Jahier et al., « Chapitre 2. L’habitat de l’âge du Fer », Éditions de la Maison des sciences de l’homme, ID : 10.4000/books.editionsmsh.19963
L’analyse des clôtures constitue le premier volet de cette présentation. Leur variété – fossés, palissades, mur – et leur évolution font apparaître quatre phases principales d’aménagement et, outre l’idée d’une hiérarchie possible entre ces constructions, celle d’un plan d’aménagement programmé dès l’origine. La porte principale, monumentale, jouait à l’évidence un rôle déterminant au sein du dispositif, elle était d’ailleurs précédée d’une esplanade et prolongée d’une arrière-cour. On ne lui connaît pas moins de quatre états – portique, tours-portes et porche – avant son enchâssement dans le mur de clôture. À l’intérieur de l’enceinte, les cavités, et notamment les trous de poteau, sont nombreuses – plusieurs centaines. Pour autant leur analyse, qui identifie une petite cinquantaine d’édifices au total, ne distingue que deux premières habitations légères, à pans coupés, présentant des points de convergence avec les plans du Bassin parisien, et deux habitations circulaires plus pérennes renouant au contraire avec des traditions plus « atlantiques ». L’essentiel des constructions en effet semble correspondre à des greniers ordonnés le long des fossés. La pérennité des lieux et des structures permet en outre de percevoir une organisation globalement concentrique articulée autour d’une place centrale et desservie par deux allées divergeant depuis l’entrée. On recense toutefois quelques fosses de stockage dont le nombre, le volume mais aussi la place sur le gisement, évoquent les réserves individuelles des maisonnées. Quelques installations plus énigmatiques sur poteaux – métiers à tisser, étendoirs, cadres de tannerie ? – les côtoient. En dépit de cette somme d’aménagements, les recherches d’unités d’habitation connexes susceptibles d’avoir soutenu cette entreprise se sont révélées infructueuses. Toutes les structures repérées à l’extérieur de l’enceinte s’imposent en effet comme les compléments techniques de cet étrange dispositif et ne font qu’ajouter à la longue liste de ses installations. On y distingue ainsi le débouché d’un chemin à l’ouest, une annexe métallurgique au sud-ouest, une aire agro-pastorale enclose et aménagée au sud, une carrière de pierres, et divers édicules ou annexes sur poteaux situés à proximité des passerelles enjambant les fossés. Contre toute attente, le thème funéraire n’est pas en reste lui non plus puisque une demi-douzaine de sépultures encore en place, principalement des inhumations, ainsi qu’une demi-douzaine d’ossements humains dispersés permettent d’observer un pan méconnu des usages funéraires de la période. On y découvre paradoxalement l’une des sépultures les mieux dotées en mobilier de la région (sep. 2010 : 16 parures annulaires de bronze, de fer et de plomb).