Qui a obstrué la cascade ?

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31 mars 2017

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Wauthier de Mahieu, « Qui a obstrué la cascade ? », Éditions de la Maison des sciences de l’homme, ID : 10.4000/books.editionsmsh.5898


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La vie, chez les Komo, est conçue comme un écoulement progressif qui, suivant le cours du soleil et celui des rivières de leur territoire, va d'est en ouest et d'amont en aval, et c'est en termes d'ouverture et de fermeture que l'on rend ce qui favorise ou empêche ce mouvement. Tout problème vital est élargi à ces dimensions cosmologiques, mais ne pourra être traité, la vie s'écoulant nécessairement vers la mort, que moyennant une mort sacrificielle qui permettra à la vie de revenir à sa source. Ce renversement dont les ancêtres, origine de la vie, garantissent la possibilité ontologique, est rendu possible, sur le plan logique, grâce à l'emploi successif des couleurs blanche et rouge. Celles-ci assurent la transposition métaphorique entre les diverses oppositions cosmologiques et permettent leur application métonymique aux personnes à traiter. Le rituel initiatique de la circoncision met cette vision du monde en œuvre d'une façon exceptionnellement riche et complexe, intégrant dans le jeu de ses propres significations, et selon des procédés fort divers, toute la symbolique culturelle. Dans cette mise en œuvre les principales différenciations sociales sont également données à voir d'une manière privilégiée, du fait de l'intégration de leurs significations dans celles de l'ensemble rituel. Dès lors, le rituel lui-mème est à voir comme une relecture thématique, totalisante et unifiante de la culture dans ses rapports avec les événements concrets de la vie. Bien que construit à partir d'un système de significations qui le déborde, il crée lui-même son signifié et même l'objet de ses activités. Ce dernier n'est donc pas à chercher dans quelque réalité sociale préexistante.

Life amongst the Komo is seen as a graduai outflow which. following the course of the sun and the rivers of their territory, passes from cast to west and from source to flood. and it is in terms of opening and closing thaï one must describe the factors which help or hinder this progress. Every vital issue is broadened to these cosmological dimensions but, as life necessarily flows towards death, such issues should be discussed only in terms of a sacrificial death which enables life to re-emerge from ils source. This reversai, whose ontological possibility is warranted by the ancestors as the originators of life, is made possible on the iogical level by the successive usage of the colours white and red. These ensure the metaphorical transposition between the various cosmological oppositions and permit their métonymie application to the persons to be treated. The initiation ritual of the circumcision deploys Ihis world-view in an exceptionally rich and complex manner, as it harnesses through various devices, the whole cultural symbolism to serve its particular ends. At the same time, the major social différentiations are made especially clear. by dint of the encapsulation of their own meaning in those of the complete ritual. In consequence the ritual itself emerges as a thematic unified re-statement of the whole culture in its relations with the events of everyday life. Although constructed from a system of meanings which have an existence beyond it, the circumcision ritual itself creates its own meaning and even its own object. The latter is therefore not to be sought in any pre-existing social reality

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