25 janvier 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Guillemette Mérot, « Un canon épistolaire ? », Éditions Rue d’Ulm, ID : 10.4000/books.editionsulm.4639
Longtemps rapprochée de listes de lecture similaires, dont les plus notables sont la section grecque du chapitre 10.1 de l’Institution oratoire (10.1.46-72) et l’épitomé du deuxième livre du traité Sur l’imitation de Denys d’Halicarnasse, le discours de Dion Chrysostome Sur l’entraînement à la parole, auquel le rhéteur grec donne la forme d’une lettre adressée à un haut personnage, présente, dans son organisation interne, des singularités qui tendent à le différencier fortement des programmes de lecture de ses deux confrères grec et latin. Nous nous proposons, grâce à l’étude comparée des trois listes, de mettre au jour ces singularités : si le discours Sur l’entraînement à la parole se présente formellement comme une liste des meilleurs auteurs à imiter, et se caractérise, au niveau des appréciations critiques portées sur ces auteurs, par sa proximité avec les listes de Denys et de Quintilien, les anomalies constatées dans le classement des orateurs et des historiens grecs incitent à ne pas la considérer comme un pur reflet des canons scolaires et rhétoriques en vigueur à la fin du ier siècle après J.-C.