Quand les morts définissent le sacré : le sanctuaire de Sains-du-Nord en Gaule Belgique

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Une fouille archéologique préventive s’est déroulée en 2010 et 2011 sur la commune de Sains‑du‑Nord. Cette petite ville de l’extrême sud‑est du département du Nord est reconnue depuis les années 1980 comme une modeste agglomération antique de la cité des Nerviens. La fouille menée rue du Moulin‑à‑Vent a permis l’observation de bâtiments maçonnés en pierre délimités par un mur d’enceinte, l’ensemble étant intégré dans un enclos fossoyé. La caractérisation de cette occupation s’est faite progressivement lors des phases de terrain et d’étude. Au cours de la fouille, l’analyse spatiale des vestiges structurant le site, la mise en évidence de deux temples à galeries périphériques et la critique des modes de construction ont permis d’aboutir à l’hypothèse d’un sanctuaire. Cette proposition est validée par le mobilier découvert, mais aussi par l’origine remarquable de l’occupation. Concernant le mobilier, outre les monnaies et l’instrumentum, ce sont deux dépôts de vases qui ont été mis au jour. L’étude céramologique a montré que les récipients, spécifiquement sélectionnés, ont fait l’objet de plusieurs gestes destinés à les sacrifier. Quant à l’origine du sanctuaire, il s’avère que celui‑ci s’est développé progressivement autour de deux sépultures datées d’entre 60 et 20 av. J.‑C. Préservées et protégées jusqu’à l’abandon du sanctuaire dans la seconde moitié du iiie siècle, elles correspondent à des sépultures fondatrices, peut‑être même celles de héros.

In 2010 and 2011, a rescue excavation took place at Sains-du-Nord. This small town, located in the North of France has, since the eighties, been recognized as a small, ancient agglomeration of the city of the Nervians. The excavation carried out in the “rue du Moulin-à-Vent” led to the unearthing of stone masonry buildings demarcated by a surrounding wall, surrounded by a ditched enclosure. The site has been identified as a Roman sanctuary with two temples and peripheral galleries. The finds on site back up this thesis, as does the funerary origin of the occupation. In addition to the coins and the instrumentum, two deposits of vases were unearthed. The study shows that the specifically selected vessels were subjected to several gestures intended to sacrifice them. Regarding the origin of the sanctuary, it turns out that it developed gradually around two burials dated between 60 and 20 BC. These are foundational burials, perhaps even those of heroes, that were preserved and protected until the abandonment of the sanctuary in the second half of the 3rd century.

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