18 mars 2024
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Stéphane Gioanni, « Looking for the Monastery St Peter of Osor in the Written Sources », Publications de l’École française de Rome, ID : 10.4000/books.efr.54153
À première vue, l’étude des sources écrites du monastère médiéval de Saint-Pierre d’Osor contraste avec les résultats de l’archéologie. En effet, le monastère Saint-Pierre d’Osor n’apparaît ni dans la littérature hagiographique, ni dans la documentation écrite avant le début du XIIIe siècle, contrairement à d’autres fondations insulaires voisines évoquées dans les sources dès le XIe siècle, comme Saint-Pierre des îles de Neum (Ilovik) ou Saint-Michel de Sansigo (Susak). En outre, les mentions du monastère Saint-Pierre d’Osor sont rares et souvent très brèves dans la documentation médiévale. Comment interpréter le silence des sources écrites des XIe et XIIe siècles sur le monastère Saint-Pierre d’Osor ? Sans remettre en cause les recherches archéologiques, ce constat nous invite à la prudence dans l’interprétation des représentations transmises par la Vita beati Gaudentii éditée au XVIIIe siècle (dont l’auteur et la date de composition sont inconnus) et par l’historiographie monastique (en l’occurrence les Annales Camaldules rédigées à l’époque moderne). Il nous incite aussi à nous interroger sur la nature des relations entre le monastère et la cathédrale d’Osor et sur les conditions de production, de transmission et d’archivage des textes monastiques qui ont peut-être été en partie perdus ou intégrés à la documentation épiscopale. Enfin, il nous permet de réfléchir sur le sens de la réforme ecclésiastique qui se nourrit à la fois de ses fondements religieux, matériels et juridiques mais aussi de ses représentations hagiographiques et historiographiques.