12 janvier 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Élie Haddad, « Cadets, branches cadettes et déclassement social dans la noblesse française d’Ancien Régime », Publications de l’École française de Rome, ID : 10.4000/books.efr.8488
Cet article interroge les effets sociaux de la différence dans les héritages entre aînés et cadets au sein de la noblesse française entre XVIe et XVIIIe siècles, en prêtant attention aux changements, aux distinctions entre les types de noblesse (notamment robe et épée) et au genre. En partant de quelques familles de la noblesse moyenne prises comme exemples de logiques plus générales, il montre que le fait d’être cadet ne conduit pas nécessairement, au XVIe siècle, à un déclassement social relatif systémique, et ce en raison de mécanismes de compensation liés aux logiques sociales de la transmission dans le second ordre. En revanche, les transformations de ces dernières au cours du XVIIe siècle, notamment la restriction du nombre de mariages, restreignent les horizons de carrière des cadets et accentuent les différences entre aînés/aînées et cadets/cadettes. L’article confronte cette évolution aux discours du temps afin de mesurer de quelle façon est perçue cette différenciation sociale à une époque où l’on pense un monde ordonné hiérarchiquement et non divisé en classes. Il s’interroge sur les conséquences de cette perception emic sur les caractérisations sociales que nous produisons dans notre propre travail d’historien.