Corpus patristiques et éditions des Pères au début du xvie siècle

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2 décembre 2021

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Isabelle Diu, « Corpus patristiques et éditions des Pères au début du xvie siècle », Publications de l’École nationale des chartes, ID : 10.4000/books.enc.3472


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Au Moyen Âge, la tradition manuscrite transmet un corpus défini de textes qui assure le fondement de l’autorité patristique. Plus que de permettre la circulation des œuvres dans leur intégrité, il s’agit alors de combattre l’hérésie, de fixer le dogme et de construire l’orthodoxie en s’appuyant sur un certain nombre de textes approuvés par l’Église. La notion de référence, en revanche, s’appuie non sur un corpus clos mais sur un concept ouvert. Éditer un ouvrage de référence patristique dans la première Renaissance suppose de rassembler des textes nombreux et fiables pour permettre au fidèle de construire sa foi par la lecture extensive d’œuvres dans leur intégralité. En comparant les éditions de trois Pères latins, Ambroise, Jérôme et Augustin, sorties des presses bâloises de deux grands imprimeurs, Amerbach et Froben, entre 1489 et 1533, cet article tente de cerner les caractéristiques de ces « éditions de référence » patristiques. Leur analyse bibliographique matérielle est étayée par l’examen des dispositifs paratextuels qui les accompagnent et par la lecture des correspondances qu’échangent éditeurs et érudits humanistes.Le soin matériel apporté à la réalisation de ces éditions (clarté et élégance des caractères, majesté des formats, choix du papier) en offre une première caractéristique. Elles se signalent aussi par le travail philologique accompli par les éditeurs scientifiques, depuis la recherche de manuscrits rares et dispersés, jusqu’à leur émendation finale, en passant par le choix des textes et la recherche d’exhaustivité. Pourtant, la construction de la référence ne s’élabore pas seulement dans la solitude du studio humaniste : elle est aussi œuvre collective, collaboration entre les érudits ; toujours en devenir, elle propose des améliorations au regard des versions antérieures. Elle est enfin, et peut-être surtout, consacrée comme référence par ses lecteurs. Désormais le rapport du lecteur aux textes sacrés se voit puissamment renouvelé : l’œuvre, proposée dans son intégralité, dans sa vérité philologique retrouvée, est organisée matériellement à travers choix typographiques, mise en page et mise en texte, par les propositions de parcours de lecture que dessinent index, tables, titres courants et manchettes. Ces éditions signent l’avènement d’une lecture humaniste qui fait primer le sens et le contenu des textes dans leur déploiement retrouvé sur la visée éthique ou dogmatique qui prévalait jusqu’alors.

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