Jack and Jekyll

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14 novembre 2023

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Nathalie Saudo-Welby et al., « Jack and Jekyll », ENS Éditions, ID : 10.4000/books.enseditions.47176


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Résumé Fr En

En Europe, la fin du XIXe siècle s’accompagne d’une hantise du déclin, qui s’est exprimée en termes de dégénérescence. Dans des textes alarmistes au contenu parfois pseudo-scientifique, certains penseurs et savants britanniques s’inquiètent de l’usure « raciale » de la nation, du péril héréditaire et de la présence insidieuse du danger dans le corps social. La connaissance de ce contexte, marqué par la renaissance du genre gothique, permet de faire sortir de l’ombre des textes inquiétants et d’apporter un éclairage nouveau sur des romans célèbres, comme L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, Le portrait de Dorian Gray, L’île du Dr Moreau, Dracula et la fiction de Conan Doyle consacrée à la figure de Sherlock Holmes. L’être dégénérant en perpétuelle mutation revit un passé personnel, familial et biologique. Son corps est à la fois étranger et reconnaissable, monstrueux et déchiffrable. Certains romanciers prônent la régénération, d’autres mélangent jusqu’à les confondre la morbidité et la puissance, le dégénéré et le défenseur social, le malade et le médecin, le fou moral et le fou de moralité. En créant des êtres si indignes qu’il va devoir les liquider, l’écrivain transforme la dégénérescence en création.

At the end of the nineteenth century, Europe was haunted by a fear of decline that was sometimes formulated in terms of degeneration. In Great-Britain some thinkers and scientists warned against “racial decline”, morbid heredity and social pathology. By exploring this context, also marked by the revival of Gothic fiction, this book brings into view a few lesser-known works novels and throws light on popular works of fiction, such as Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde, The Picture of Dorian Gray, The Island of Doctor Moreau, Dracula and the adventures of Sherlock Holmes. Degenerating creatures go back through their personal, family and biological history. Their bodies are uncanny yet recognizable, monstrous yet readable. Some novelists spoke in favour of regeneration, others blurred the boundaries between morbidity and powerfulness, the patient and the doctor, the degenerate and the social reformer, the moral madman and the moral maniac. In creating characters that were so unfit that they must finally die, late-Victorian writers turned degeneration into a creative act.

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