30 juillet 2014
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Anne de Tinguy, « Chapitre 4. La Russie face aux révoltes libyenne et syrienne », Presses de l’Ifpo, ID : 10.4000/books.ifpo.6930
: Face aux soulèvements dans le monde arabe, la Russie a glissé d’une attitude de compréhension à une prise de distance avec les stratégies adoptées par la majorité des États occidentaux et arabes, d’abord dans le cas libyen mais surtout dans le dossier syrien. Dans ses choix, la diplomatie russe est aussi bien guidée par des considérations stratégiques régionales (appui à un partenaire de longue date, ventes d’armes, facilités navales à Tartous, peur d’avoir à ses frontières un « second Afghanistan » …) que par des enjeux internationaux majeurs : estimant que la protection de la souveraineté est un facteur essentiel de la stabilité de l’ordre international, les dirigeants russes refusent toute idée de changement de régime imposé de l’extérieur. N’entendant pas se laisser influencer comme dans le cas libyen, ils veulent contenir l’extension de la zone d’opération de l’OTAN et dissuader toute initiative susceptible de créer un précédent. Pour l’heure, au début de 2013, dans l’affaire syrienne, la Russie apparaît isolée et sa politique a pu être jugée contreproductive : le conflit continue à s’enliser et le nombre de victimes à augmenter. Aux yeux de certains, elle ne va pas dans le sens de ses intérêts, qui devraient, dans le domaine économique, la pousser à nouer des coopérations avec les monarchies du Golfe.