La gestion du risque érosif cyclonique par les Tanala (Madagascar). Opportunités et limites des techniques traditionnelles pour l’adaptation au changement climatique

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7 septembre 2018

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Les Tanala, paysans de l’Est de Madagascar, pratiquent une agriculture temporaire sur défriche-brûlis appelée tavy, généralement perçue comme une cause directe et principale de l’érosion du sol. Les enregistrements climatiques récents et les projections semblent montrer un accroissement de l’activité cyclonique, facteur d’érosion et d’inondations, justifiant d’élaborer des stratégies d’adaptation. Supposant que le tavy comportait une stratégie pour faire face aux contraintes érosives et d’inondations, nous avons cherché à étudier les sols et processus d’érosion, les pratiques agricoles, et les savoirs locaux dans deux terroirs villageois choisis selon l’importance des reliques forestières. Une bonne cohérence a été trouvée entre le risque érosif et les pratiques, aux échelles parcelle et paysage, révélant une gestion de la vulnérabilité à travers les « services du paysage », le choix des sols, et des pratiques précautionneuses. Les interviews des paysans et la collecte de leurs classifications confirme la profondeur de leur savoir sur leur environnement. Mais à long terme, et sous pression de la population, les dernières forêts disparaissent, des écosystèmes dégradés apparaissent, et l’érosion s’accroît. Ce savoir est désormais moins opérationnel. La politique de conservation ou de restauration forestière actuelle apparaît seulement partiellement cohérente avec cette gestion locale du paysage. Afin de faire face à la fois aux changements de population et de climat, maintenir mais améliorer le système tavy sur pentes fortes et intensifier le riz de basfond sont justifiés en tant que principaux moyens de subsistance. Renforcer la conservation ou la restauration communautaire des forêts de sommets et des agro-forêts de bas de pente est justifiée pour assurer des services environnementaux locaux, régionaux et globaux, et des productions commerciales. Une diversification des moyens de subsistance est aussi nécessaire.

The eastern Malagasy Tanala people practise swidden agriculture called tavy, generally seen as a main direct cause of soil erosion. Recent climate changes in Madagascar and projections seem to increase the erosive and flooding factors, due to increasing cyclonic activity, justifying an adaptation strategy. Assuming that tavy included a strategy to cope with erosion constraints, we investigated soils and erosion processes, agricultural practices, and local knowledge in two village territories selected on the basis of importance of forest. A good coherence was found between erosive risk and practices, at plot and landscape levels, revealing a possible management of vulnerability through “landscape services”, choice of soils, and cautious practices. Interviews of farmers and collection of their classifications confirmed an in-depth knowledge of their environment. But in the long run and under population pressure, last forests disappear, degraded ecosystems appear, and erosion increases. This knowledge is then less operative nowadays. Current community forest conservation or restoration policy appear partially coherent to this local landscape management. In order to face both population and climate changes, maintaining but improving steep slope tavy systems and intensifying lowland rice are justified in so far as main livelihoods. Reinforcing top-forests and agro-forests community conservation or restoration is justified for ensuring local, regional and global landscape services, and cash crops. A diversification of livelihoods is also needed.

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