7 septembre 2021
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Brent Vine, « Latin fimus/fimum « fumier » et PIE *‑mo‑ secondaire », MOM Éditions, ID : 10.4000/books.momeditions.11117
Dans les études sur la dérivation suffixale en proto‑indo‑européen (PIE), l’analyse des dérivés secondaires (par rapport aux dérivés primaires), qui inclut des questions au sujet de leur productivité, a été en quelque sorte négligée. Ces problèmes apparaissent clairement dans l’étude du lat. fimus (m.), fimum (n.) « fumier » (Caton +). Bien que la forme en question soit généralement considérée comme le résultat d’une formation primaire, les difficultés rencontrées jusqu’à présent peuvent être dépassées en supposant la présence du suffixe PIE secondaire *‑mo‑, un morphème susceptible d’apporter un nouvel éclairage sur des questions d’ordre plus général à propos de la dérivation suffixale secondaire en PIE. Il est largement admis que le lat. fimo‑ se base sur le PIE *dheuh2‑ ou *dhu̯eh2‑ « fumer » ; toutefois, avec une telle base, le /ĭ/ ne s’explique pas. Une solution possible, avec des conséquences phonologiques et morphologiques intéressantes, est constituée par l’adjectif dénominatif PIE *dhuh2‑i‑mó‑ « fumé, fumant » > proto‑ital. *θuu̯imó‑ > *θu̯imo‑ > lat. fimo‑, en supposant un traitement phonologique qui implique la « syncope de la syllabe initiale » (un processus que je décris ailleurs). Le profil du suffixe secondaire *‑mo‑ que je vais tracer ici, en incluant la discussion de témoignages en grec, en indo‑iranien, en latin même, et en hittite, est donc particulièrement intéressant.