19 novembre 2021
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Anthony Harding, « Prehistoric rock‑salt production », MOM Éditions, ID : 10.4000/books.momeditions.12422
Cet article passe en revue les travaux récents effectués sur la manipulation du sel gemme en Europe protohistorique tout en faisant référence à la recherche conduite en Asie occidentale. Alors que les travaux menés sur les fameuses mines de Hallstatt et Dürrnberg, toujours en cours, demeurent les plus connus, la production de sel dite de « l’abreuvoir » en Europe de l’Est paraît aussi liée à l’extraction de sel gemme et aux manipulations successives permettant de produire un sel cristallin par évaporation. Une question importante, mais peu étudiée, concerne le devenir du sel après extraction : était-il réduit, par exemple, en morceaux facilement manipulables ? Les exemples fournis par l’ethnoarchéologie et les sites sur lesquels des meules ont été découvertes restent ambigus, tandis que les recherches expérimentales menées en Roumanie suggèrent que des troncs creux (les « abreuvoirs ») étaient utilisés pour aider à la fragmentation des dépôts de sel en faisant tomber de l’eau en goutte-à-goutte sur la surface des dépôts. La réflexion se poursuit en abordant la question des relations entretenues par les êtres humains avec le sel gemme, en particulier la nature intime de l’acte qui consiste à couper dans une substance destinée à être ensuite consommée. Il est ainsi probable que les mineurs avaient un rapport très particulier avec le sel qu’ils exploitaient.