19 novembre 2021
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Estelle Herrscher et al., « Is there homogeneity in Georgian Kura-Araxes human dietary practices? », MOM Éditions, ID : 10.4000/books.momeditions.12672
Le changement démographique observable à la période kuro-araxe, ainsi que la diversité des productions céramiques, des activités métallurgiques et des pratiques funéraires soulèvent la question de la diversité alimentaire dans ces sociétés. Par ailleurs, l’adoption de différents modes de vie basés sur l’élevage et l’agriculture, ou encore le nomadisme opposé au sédentarisme amènent à des questionnements sur la disponibilité des ressources alimentaires et leurs liens avec le lieu d’implantation. Afin de contribuer à une meilleure connaissance des caractéristiques économiques et sociales des sociétés kuro-araxes et de leur « identité culturelle », cet article se penche sur les pratiques alimentaires, en réexaminant le matériel anthropologique de deux populations montagnardes géorgiennes des zones de Kiketi et Tiselis Seri. Cet article se propose d’analyser d’une part les relations entre les populations kuro-araxes vivant en altitude et leur environnement ; et d’autre part, l’homogénéité du régime alimentaire des populations kuro-araxes. Pour retracer les pratiques alimentaires humaines, on a eu recours à l’analyse des rapports isotopiques du carbone et de l’azote (δ13Ccoll, δ13Cap et δ15N). Les données sur le collagène et l’apatite des sujets humains montrent un régime comprenant la même quantité de protéines animales à Kiketi qu’à Tiselis Seri. D’après des données isotopiques publiées antérieurement, les habitants de ces deux zones auraient consommé moins de protéines animales que ceux de Chobareti. Nos résultats corroborent les données archéozoologiques et semblent indiquer une faible mobilité de la population. La variabilité isotopique inter-individuelle au sein de ces populations vivant en altitude en Géorgie signale l’absence de pratiques spécifiques distinguant les hommes et les femmes ; on ne relève pas non plus de différence entre les membres d’un même groupe inhumés ensemble dans des tombes collectives. Ceci pourrait être interprété comme le signe d’une société égalitaire, confirmant une théorie déjà avancée par d’autres chercheurs.