22 avril 2015
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Claude Nicolet, « Dîmes de Sicile, d’Asie et d’ailleurs », Publications du Centre Jean Bérard, ID : 10.4000/books.pcjb.764
Une part considérable de la fiscalité provinciale romaine, sous la République comme sous le Haut-Empire, consistait en impôts fonciers directs sur les produits du sol : céréales, productions “mineures”, produits des cultures arbustives. On étudie ici, à partir de deux cas bien documentés, la Sicile et l’Asie, quelles conséquences pouvaient avoir sur l’utilisation des impôts et en particulier sur le ravitaillement de Rome ou des grandes villes provinciales, les différents modes de perception, eux mêmes liés aux différents modes d’adjudication, de ces impôts. En Sicile, l’adjudication menée localement, oblige le “fermier” (décimateur) à livrer, sinon à convoyer vers Rome, des produits en nature. Pour l’Asie, la locatio ayant lieu à Rome même, les publicains doivent sans doute verser en espèces au Trésor l’équivalent du produit des dîmes. Ils sont, dans la province, propriétaires du blé perçu. Pour les forcer à commercialiser ce blé et à le convoyer vers l’Italie, Rome a dû utiliser des incitations indirectes, en particulier des exemptions douanières.