4 novembre 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Vincent Jolivet, « Du miel aux cendres. Pour une archéologie du miel étrusque », Publications du Centre Jean Bérard, ID : 10.4000/books.pcjb.8202
Les tombes étrusques du début de la période hellénistique ont livré, pour l’essentiel à Tarquinia et dans son territoire, une centaine d’exemplaires d’un récipient de forme inusitée, caractérisé par une large collerette placée au-dessus de l’épaulement du vase. Bien que cette forme ait généralement été interprétée comme une urne cinéraire, à partir de différents exemplaires effectivement utilisés à cette fin, il s’agit probablement dans tous les cas d’une utilisation secondaire, comme le montre l’absence de tout couvercle correspondant dans les tombes. Les parallèles ethno-archéologiques effectués avec des formes très semblables utilisées encore aujourd’hui en Crète et dans la péninsule ibérique, où la forme a été produite depuis l’Antiquité, invitent à penser qu’il s’agissait de vases à miel, la collerette étant destinée à être remplie d’eau pour protéger le contenu du vases des insectes rampants. Il s’agirait là du premier témoignage concret d’une activité d’apiculture en Étrurie où l’on n’a pas, à ce jour, identifié de ruches. Il est possible que le choix de ce type de récipient comme urne funéraire ait été suggéré par les valeurs de luxe et d’immortalité traditionnellement associées au miel dans le monde hellénistique.